« Dignité, respect, étourdissement, contrôle, bio ». C’est en ces mots que communique l’abattoir de Mauléon-Licharre dans les Pyrénées-Atlantiques. Pourtant, de nouvelles images choquantes montrent une réalité bien différente.
Après les scandales provoqués par la diffusion de vidéos témoignant des maltraitances infligées aux bêtes dans les abattoirs d’Alès et du Vigan, c’est une nouvelle vidéo tournée dans un abattoir français qui vient dénoncer de nouveaux actes de cruauté. Cette fois-ci, c’est l’abattoir intercommunal de Soule, situé dans la petite ville de Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques), qui est au cœur du scandale, lui qui met en avant le bio et le Label Rouge.
Filmée durant ce mois de mars, la vidéo vient d’être diffusée par l’association L214 et montre des images insoutenables. Animaux brutalisés, moutons saignés alors qu’ils présentent encore des signes de conscience, agneau écartelé vivant. Ces vidéos « montrent de multiples infractions aux règles de protection animale et des scènes de souffrance animale sévère, ainsi que de graves manquements et violences de la part du personnel de l’abattoir » déclare l’association qui a décidé de porter plainte devant le procureur de Pau pour faits de maltraitance, de sévices graves et d’actes de cruauté. En parallèle, elle met en ligne une pétition destinée à demander une transparence effective des abattoirs.
« Je suis effondré, catastrophé« , déclare Gérard Clémente, directeur de l’abattoir depuis quarante ans, à deux mois de la retraite. « Je suis très souvent dans mon abattoir, j’ai essayé d’améliorer les conditions d’abattage depuis des années, et là, on tourne le dos, et des employés frappent les bêtes. On est cuits. » Ce directeur assure qu’il va licencier ses salariés, et incrimine les cadences de travail infernales : « Il faut tuer 15 000 agneaux en quinze jours pour Pâques. Si on travaillait plus sereinement, ils ne commettraient pas ce type d’action.«
Du côté du maire de Mauléon-Licharre, Michel Etchebest, une annonce a été faite dans un communiqué concernant « la fermeture de l’abattoir pour une durée indéterminée, à titre conservatoire« , le temps qu’une enquête soit réalisée. Dans ce communiqué, il demande également à la direction « de prendre sur le champ toutes les mesures et sanctions adéquates envers les auteurs de ces actes, sans préjuger des sanctions ou mesures plus importantes à venir, suite aux résultats qui résulteront de l’enquête réalisée ».
Enfin, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a ordonné aux préfets de procéder d’ici un mois à des « inspections spécifiques sur la protection animale dans l’ensemble des abattoirs » du pays. En cas de défaut avéré constaté à l’occasion de ces inspections, M. Le Foll demande « la suspension sans délai de l’agrément de ces établissements« .
Source : l214