Cette année, plusieurs milliers d’agriculteurs américains ont porté plainte contre le géant de l’agronomie. La raison ? Son dernier pesticide, le dicamba, un désherbant très puissant qui se propage et détruit presque tout ce qu’il touche.
Après tous les scandales au cœur desquels s’est trouvé, et se trouve encore, la firme Monsanto, il est difficile de croire que cette marque soit encore autorisée à commercialiser ses produits. Le dernier scandale en date a éclaté récemment comme l’a rapporté The Missourian, citant un rapport de l’Université du Missouri. Le rapport fait état d’enquêtes menées depuis début 2017 par les services de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) concernant 2 700 plaintes déposées contre Monsanto.
Ces plaintes sont relatives au dicamba, dernier produit de la marque, un désherbant dérivé toxique du benzène, plus précisément de l’acide benzoïque. Principalement utilisé dans les champs de coton et de soja, ce produit doit obligatoirement être utilisé sur des semences OGM commercialisées également par Monsanto, baptisées Xtend, et dont le prix crève les plafonds. Il s’avère que ces semences sont les seules à résister au dicamba.
Si le choix d’utiliser ces semences et ce désherbant relève de l’agriculteur, il faut savoir que le produit a la particularité d’être ultra volatile. Lorsque le dicamba est utilisé dans les champs, celui-ci se disperse hors de ses limites, au gré du vent, vers d’autres champs dont les semences ne sont pas faites pour lui résister. Ainsi, les champs voisins des utilisateurs de dicamba voient leurs cultures très impactées par le désherbant.
Il est tentant de comparer le dicamba au glyphosate, composant principal du Roundup, un des produits phares de Monsanto depuis des années. Cependant, le dicamba n’a pas vraiment les mêmes propriétés que le glyphosate. Le dicamba est très toxique pour le développement et la reproduction des mammifères, polluant gravement l’eau et l’air, en faisant un véritable poison pour la végétation.
Les États américains de l’Arkansas, de l’Illinois et du Missouri sont les zones les plus touchées par les conséquences de l’utilisation du dicamba. Monsanto a commercialisé ce produit pour remplacer à terme le glyphosate car ce dernier est de moins en moins efficace en raison de la résistance naturelle développée progressivement par les plantes. Le souci est que le dicamba sera lui aussi de moins en moins efficace pour les mêmes raisons que le glyphosate.
Déjà 4 millions d’hectares de semences Xtend ont été plantés outre-Atlantique et Monsanto estime que d’ici 2018, ce nombre passera à 16 millions. Afin de rassurer son monde, la firme américaine a déclaré plancher sur une nouvelle formule du produit réduisant la volatilité de 90 %, mais il y a tout de même de quoi s’inquiéter.
Sources : Mashable – Le Point