Présente depuis quelques années au Kenya, l’enseigne française de grande distribution Carrefour est sur le fil du rasoir. Accusée de faire pression sur les producteurs locaux, la firme a fait l’objet d’une condamnation. Désormais, sa réputation est plutôt mauvaise dans le pays.
Carrefour dans la tourmente
Avec E.Leclerc, Auchan et Intermarché, Carrefour fait partie des plus importantes enseignes de grande distribution en France. Comme d’autres, il s’agit d’une marque qui s’exporte énormément. En 2016, il y avait plus de 1 400 hypermarchés de l’enseigne dans le monde, dans des pays aussi variés que l’Espagne, la Turquie, le Maroc, l’Argentine, le Brésil, la Chine, la Thaïlande, l’Arabie Saoudite ou encore la Malaisie. Bien qu’elle soit très peu présente en Afrique, l’enseigne s’est tout de même exportée dans quelques pays du continent, comme au Kenya. D’ailleurs, depuis 2016, elle fait partie des plus gros distributeurs étrangers d’Afrique de l’Est. Il faut toutefois savoir que les magasins n’y sont pas directement gérés par le groupe, mais par des franchisés.
Comme l’explique BBC Africa dans un article du 20 mai 2021, Carrefour est toutefois en pleine tourmente au Kenya. La faute à une politique qui n’est pas nouvelle et qui permet de casser un grand nombre de prix pour attirer le consommateur.
Une politique inacceptable
Il s’avère que Carrefour doit faire face à une concurrence toujours plus grande au Kenya, si bien que l’enseigne applique une stratégie similaire à celle que l’on retrouve en France, à savoir offrir un large choix et des prix souvent bas suivant le type de produits. Seulement, voilà, ces rabais sont au cœur d’une controverse ayant fait grand bruit au Kenya. En raison de pressions exercées sur ses fournisseurs, Carrefour vient d’être condamné.
L’affaire a débuté lorsqu’Orchards, un producteur local de yaourts, a déposé plainte auprès de l’Autorité de la concurrence du Kenya. L’homme a livré des documents prouvant que Carrefour exigeait des rabais de 10 % sur tous les produits avec une remise supplémentaire de 1,25 % sur les ventes à l’année.
Une réputation en berne
La pratique en question existe aussi en France où Carrefour doit se battre avec plusieurs autres groupes. Par exemple, E.Leclerc a fait l’objet d’une enquête de la DGCCRF ces dernières années pour des clauses illégales en lien avec des remises fournisseurs. Si récemment, le groupe a su s’extirper de cette situation inconfortable, Carrefour a eu un peu moins de chances au Kenya. L’enseigne a reçu une amende de 5 000 dollars US, une somme toutefois jugée ridicule par l’Association des fournisseurs kenyans.
Néanmoins, la sanction la plus « dérangeante » semble être celle contraignant l’enseigne à réviser plus de 700 accords fournisseurs dans un délai d’un mois. Bien que Carrefour reste un partenaire incontournable pour de nombreux fabricants et autres fournisseurs, certains ne désirent plus du tout travailler avec. Sa réputation est aujourd’hui en berne et ses exigences sont toujours très difficiles à tenir.