« Nous sommes les écosexuels. Nous faisons l’amour avec la Terre » est la première phrase du manifeste de ce mouvement. Détendez-vous, montrez-vous tolérants et ouverts d’esprit puisque le concept peut être… comment dire… gênant ? Rassurez-vous, cette déclaration n’est pas à prendre au pied de la lettre (ou presque) !
Récemment, un événement unique baptisé Ecosexual Bathhouse (comprendre par là « bains publics écosexuels ») s’est déroulé à Sydney (Australie). Selon les organisateurs, il s’agit ici d’une immersion visant à « quitter le monde urbain et vous ouvrir à une rencontre intime avec la biosphère. »
La dimension sexuelle de ce concept est tout à fait subtile. Les Américaines Annie Sprinkle et Elizabeth Stephens, garantes de l’écosexualisme (ou écosexe), ont rédigé et publié un manifeste dans lequel il est possible de lire le texte suivant :
« Nous sommes les écosexuels. La Terre est notre amante. Nous en sommes passionnément amoureux et sommes reconnaissants tous les jours pour cette relation. […] Nous faisons l’amour avec la Terre. Nous enlaçons sans honte les arbres, massons la Terre avec nos pieds et parlons aux plantes érotiquement. »
Non, il ne s’agit pas d’avoir des relations sexuelles avec la nature, on voit d’ailleurs mal comment ceci serait possible bien que l’imagination peut évidemment être sans limites. Il s’agit plutôt de relations sensuelles ou érotiques, une pratique qui réunit près de 100 000 personnes dans le monde selon Elizabeth Stephens.
Regroupés en communautés, les écosexuels organisent des stages et des rencontres ainsi que des « mariages avec les éléments ». Les stages proposent diverses activités telles que des promenades d’éveil dans la forêt, des baignades en rivière dans le plus simple appareil ainsi que des performances artistiques et des discussions mêlant sexualité et nature.
Le site officiel du mouvement est plutôt kitsch et permet le doute sur le sérieux de l’initiative, mais quoi qu’il en soit, il faut de tout pour faire un monde. Que l’écosexe soit un concept sérieux ou farfelu, nous avons quand même trouvé un site proposant des produits relevant de la « phytothérapie érotique » en farfouillant un peu sur le Web.
Il est facilement concevable que les personnes puissent rechercher l’âme sœur en fonction de leur façon de vivre, notamment au niveau de la conscience écologique, ce qui passe inévitablement par la case alimentation. Effectivement, un habitué des fast-foods marié à une Vegan (ou inversement) relève de la contradiction la plus totale, mais que penser lorsque certains ont désigné la Nature comme âme sœur ? Chacun se fera son opinion à ce sujet, mais en tout cas, faites l’amour, pas la guerre !
Quoi qu’il en soit, les écosexuels entendent bien faire reconnaître leur statut de minorité sexuelle, et voudraient ajouter leur E à l’acronyme LGBTQI (lesbien, gay, bi, trans, queer, intersexe).
Sources : ConsoGlobe — Le Figaro