Véritable havre de paix, la bourgade espagnole de Siurana en Catalogne a reçu une distinction de la part d’une association. Toutefois, le petit village d’une trentaine d’habitants a rejeté cette offre afin de se préserver du tourisme de masse.
Un « coup de pouce » refusé
Siurana se trouve dans la partie sud de la Catalogne (Espagne), à une centaine de kilomètres de Barcelone. Ces dernières années, ce petit village perché à 500 mètres de hauteur est devenu une destination touristique populaire dans la région, attirant plusieurs centaines voire milliers de personnes par jour durant la saison estivale. Comme l’expliquent les quotidiens espagnols El Pais et La Vanguardia, Siurana et ses environs sont également un lieu incontournable pour les amateurs d’escalade.
Il y a peu, l’association Los pueblos más Bonitos de España (Les plus beaux villages d’Espagne) a proposé à Siurana de figurer dans sa liste des destinations incontournables d’Espagne qui comprend une centaine de lieux. Pour effectuer sa sélection, l’association prend en compte divers critères de qualité tels que l’équilibre urbain, la gestion des déchets, le jardinage des habitants ou encore la distribution du câblage dans les rues.
En échange de ce coup de pouce permettant de faire connaître davantage les lieux nommés, l’association demande une cotisation de 1 000 euros par an. Pour la plupart des endroits en question, ce type de distinction est bienvenue. Néanmoins, ce n’est visiblement pas le cas de Siurana.
Préserver un tourisme de qualité
Salvador Salvadó est le maire de Cornudella de Montsant dont dépend le village de Siurana. Il a tout bonnement refusé la proposition de l’association. Selon lui, il s’agit de préserver la tranquillité et la qualité de vie du village. Sans grande surprise, l’annonce du refus a provoqué un vent d’indignation parmi les milliers de personnes vivant directement du tourisme dans les communes aux alentours de Siurana. Cependant, le maire a assuré que son objectif n’était absolument pas d’empêcher le tourisme, mais de préserver un tourisme de qualité tout en évitant une surfréquentation qui pourrait être nuisible.
En 2020, pas moins de 19 destinations surfréquentées ont pris des mesures contre le tourisme de masse. Parmi ces lieux, nous retrouvons Rome et Venise (Italie), Barcelone et Palma de Majorque (Espagne), Paris et Le Mont Blanc / Chamonix (France), Dubrovnik (Croatie) ou encore Phnom Bakheng (Cambodge) et Le Machu Picchu (Pérou). En 2019, nous évoquions par ailleurs un problème en lien avec les activités des influenceurs sur les réseaux sociaux. En effet, alors que le tourisme de masse n’épargne actuellement pas beaucoup de lieux sur Terre, les influenceurs contribuent malheureusement à faire connaître au public des endroits encore isolés et préservés.