Aux États-Unis, ils se plongent dans la vie de gens pauvres pour tenter de mieux les comprendre

Dans l’État du Colorado, les professionnels qui sont amenés à travailler avec les personnes les plus démunies peuvent suivre un programme d’immersion destiné à leur faire comprendre ce à quoi ces personnes sont confrontées quotidiennement.

Jeff Cook est un ancien pasteur de l’État du Colorado qui organise ce que l’on appelle des « weekends d’immersion dans la pauvreté » à l’attention des étudiants désirant travailler plus tard dans le social. Ainsi, pour une centaine d’euros, ces derniers passent une journée sans nourriture et font la connaissance d’associations venant en aide aux sans-abris. Il y a même une formule spéciale « camp de réfugies ».

Des ateliers de ce type, il en existe un grand nombre aux États-Unis, où beaucoup de personnes se retrouvent sans le sou. Ces ateliers de simulation de pauvreté ont été comptabilisés dans le magazine américain Fortune.

Le second exemple à citer est celui d’une avocate travaillant avec des victimes de violence domestique. Cette dernière a suivi un atelier de type jeu de rôle où elle incarnait une grand-mère dont la mission était d’élever ses deux petits-enfants avec 300 euros mensuels seulement. L’expérience l’a tellement impressionnée qu’elle s’est mise à organiser des ateliers de ce type à l’attention d’autres avocats en se basant sur un cursus mis au point par la Missouri Association for Community Action.

Cette association commercialise des kits de simulation de pauvreté pour quelques milliers de dollars. Selon cette dernière, ces kits permettent des changements positifs, par exemple dans le milieu hospitalier. Des personnes chargées de l’administration d’un hôpital ont ainsi pu identifier un problème : certains patients démunis n’avaient pas de quoi rentrer chez eux, ce qui a poussé l’établissement à distribuer des tickets de bus ou de métro.

Si les exemples évoqués plus haut semblent fonctionner et permettent l’apparition de changements, ce n’est pas le cas de tous. Certaines simulations relèveraient du tourisme malsain, comme une plongée dans les rues d’un quartier pauvre du Minnesota pendant 48 heures avec pour seuls bagages une couverture et un mobile, ou encore de la distraction lors de soirées mondaines comme la prochaine soirée des cadres de la Bank of America qui se déroulera fin juin au Ritz-Carlon de la ville de Charlotte (Caroline du Nord).

Sources : SlateEurope 1