Faut-il se nourrir de malbouffe pour lutter contre le réchauffement climatique ?

Un paradoxe dans le monde de l’industrie agro-alimentaire : continuer à manger de la malbouffe pour ne pas empirer les problèmes de réchauffement climatique. Une étude américaine tend à établir le fait que si nous tentons de produire moins de viande et plus de fruits et légumes par exemple, une quantité plus importante de gaz à effet de serre seraient rejetée.

Si les États-Unis se mettaient à produire plus de fruits, de légumes, ou encore de produits laitiers et de la mer, mais en revanche moins de viandes, volailles et œufs, il serait possible de noter une augmentation de 12% des gaz à effet de serre. En effet, une étude provenant de l’Université du Michigan estime que ce résultat serait possible si les Américains se mettaient à respecter les conseils nutritionnels émanant de l’US. Department of Agriculture qui tendent vers une baisse de la consommation de « junk food » (malbouffe).

L’étude met en relation deux régimes alimentaires différents : l’un très riche en viande et l’autre beaucoup moins. Dans le cas où le second remplacerait le premier, le rejet de gaz à effets de serre augmenterait. La faible part de nourriture incarnée par la viande (4%), bien qu’elle soit la plus émettrice de GES, une baisse de sa consommation ne contrebalancerait pas l’augmentation de la production des denrées de substitution qui en découlerait.

Mettre tous les Américains au « régime » ne réduirait que de 1% les émissions de gaz. Il s’agit du résultat le moins optimiste retenu par les chercheurs en prenant en compte une chute de l’apport calorique journalier des Américains (2000 calories / jour). Par exemple, un régime végétarien reprenant ce même apport en calories aurait une empreinte écologique 30% moins importante que le régime standard américain.

L’élevage de bœuf est le plus néfaste : 60% de l’espace agricole mondial occupé par les troupeaux pour 5% des protéines produites et moins de 2% des calories nourrissant la population mondiale. 15 000 litres d’eau pour 1kg de bœuf (contre 900 litres pour 1kg de blé ou de maïs), il s’agit de l’animal le plus consommateur en eau, produisant notamment cinq fois plus de rejets.

Enfin, une tendance aux États-Unis oriente certains consommateurs vers des restaurants haut de gamme (exemple ICI) dont la nourriture serait meilleure pour la santé, mais pire pour l’environnement : des burgers plus gros donc une part de viande plus importante.

Sources : SlateHuffingtonPostJournal of industrial ecology – Smashburger.com