Sujet à débat il y a quelques mois, le fait de donner des fessées à ses enfants est désormais interdit en France, comme il est inscrit dans le Code civil depuis ce jeudi 29 décembre 2016.
En juillet dernier, l’Assemblée Nationale validait un amendement au projet de loi « égalité et citoyenneté », prévoyant de prohiber « tout recours aux violences corporelles » de parents à enfants, après que le sujet de la fessée donnée à un enfant ait occupé les débats.
Ce jeudi 29 décembre 2016 marquait l’entrée dans le Code civil de cette loi qui stipule que l’exercice de l’autorité parentale ne peut désormais s’exercer sans violence corporelle aucune. Il s’agit là de faire évoluer les mentalités sur le sujet plutôt que de réellement traduire devant la justice les parents qui continueraient à s’adonner à cette pratique. Une valeur symbolique pour ce texte qui va devenir incontournable : « on va l’entendre dans tous les mariages civils et il sera inscrit sur le livret de famille. L’objectif, c’est de faire évoluer les comportements » écrit Europe 1.
Avec cette adoption de la loi « égalité et citoyenneté », la France semble vouloir combler un sérieux retard sur certains pays tels que la Suède, où la fessée est proscrite depuis 1979. Une interdiction qui a d’ailleurs eu des résultats spectaculaires dans le pays nordique, selon le docteur Gilles Lazimi, de l’Observatoire de la violence éducative ordinaire : « on sait que l’on a moins d’enfants qui décèdent de maltraitance, moins de délinquants, moins de tentatives de suicide, moins d’enfants placés et moins d’enfants qui vont devenir ‘addict’. Et on s’aperçoit aussi que quand il y a moins de violence dans la famille envers les enfants, il y a aussi moins de violence envers les femmes« .
Le docteur rappelle également que « tout coup porté contre un enfant est une violence. À chaque fois qu’on arrête les violences, on aura une société plus empathique et moins violente« . Pour Daniel Marcelli, pédopsychiatre, la fessée donnée à un enfant est « un moyen de soumission et non d’éducation« .
Dans un sondage réalisé en mars 2015 par l’institut Ifop pour le Figaro, on apprenait tout de même que 85% des parents ont recours à la fessée pour gronder leur enfant et que 70% des Français se disaient contre cette interdiction.