L’état français va appliquer une nouvelle mesure concernant les enfants placés

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En France, les familles pouvaient jusqu’à présent se porter candidates pour accueillir des enfants sans contrôle préalable de leur casier judiciaire. Selon une récente déclaration de Charlotte Caubel, la secrétaire d’État chargée de l’Enfance, une nouvelle mesure va bientôt corriger ce manquement.

Assurer la sécurité des enfants

Les enfants placés en famille d’accueil peuvent être en danger. En effet, les autorités compétentes ne contrôlent pas les antécédents judiciaires des familles. Comme l’explique la Banque des Territoires dans un article du 17 octobre 2022, les choses vont cependant bientôt bouger. Dans un entretien pour l’émission Zone Interdite, la secrétaire d’État chargée de l’Enfance Charlotte Caubel a effectivement affirmé que dès le 1er novembre, les casiers judiciaires des familles seront passés en revue. La mesure en question concernera également les éducateurs et éducatrices d’enfants en foyer.

Plus précisément, cette mesure s’intègre à la Loi Taquet qui stipule que les accueillants familiaux, les professionnels du secteur ainsi que leurs conjoints et leurs enfants de plus de treize ans verront leurs antécédents judiciaires contrôlés. L’objectif est simple : assurer la sécurité des enfants placés en filtrant les éventuels éléments dangereux ou instables.

Par exemple, la mesure prévoit de vérifier que les personnes au contact des enfants ne figurent pas sur le fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais). Par ailleurs, une dizaine de personnes seront recrutées et 300 autres seront formées sur les trois prochaines années afin d’évaluer notamment de manière plus efficace les établissements d’accueil ainsi que les familles.

Des dysfonctionnements inacceptables

Comme l’indique France Inter, les dysfonctionnements en question décrits dans l’émission Zone Interdite du 15 octobre relèveraient du scandale. Il faut dire que le réalisateur du documentaire a dépeint un portrait peu flatteur des conditions de vie des enfants placés dans les foyers et hôtels d’accueil, ces derniers hébergeant entre 7 000 et 10 000 mineurs dans le pays. Parmi les dérives, nous retrouvons un encadrement laxiste, des chambres délabrées, une déscolarisation ou encore la prostitution de mineurs et le trafic de drogue.

Dans le cadre de l’émission, deux journalistes ont également filmé en caméra cachée leur embauche en tant qu’assistants familiaux sans aucun contrôle des services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), qu’il s’agisse de leurs antécédents judiciaires ou même de leur identité.

« Ces dysfonctionnements ne doivent pas faire oublier le travail de milliers de professionnels exemplaires. Je suis à leurs côtés. Ces métiers de l’enfance sont magnifiques. Nous devons les rendre plus attractifs », a déclaré Charlotte Caubel dans un commentaire sous sa publication Twitter.