Gaspillage alimentaire : le doggy bag devient obligatoire dans les restaurants

Le doggy bag, pratique répandue chez nos amis anglo-saxons qui consiste à emporter avec soi les restes du repas que l’on mange au restaurant, est devenu obligatoire pour les restaurateurs en France depuis le 1er janvier 2016. Fini le gaspillage alimentaire diront certains, mais attention tout de même à respecter quelques règles élémentaires de conservation des aliments.

Depuis le 1er janvier 2016, les restaurateurs réalisant entre 150 et 200 couverts par jour devront obligatoirement proposer à leurs clients un doggy bag afin qu’ils puissent repartir avec les restes de leur assiette. Il s’agit du dernier volet du Plan anti-gaspi du gouvernement, signé mi-juin 2013 par tous les acteurs de l’alimentation, et de la loi sur les biodéchets, votée en 2011. C’est également l’ensemble des entreprises produisant plus de 10 tonnes de biodéchets par an qui doivent désormais appliquer des mesures de réduction ou de tri et recyclage.

Or, la pratique du doggy bag ne fait pas partie des mœurs françaises. Plusieurs initiatives, notamment dans les années 90 et 2000 de la part des restaurateurs, ont été vouées à l’échec. Si selon une étude de la DRAAF (Direction de l’alimentation) Rhône-Alpes menée auprès de 2.700 consommateurs et relayée en octobre par le Synhorcat-GNI, 95 % des personnes interrogées sont prêtes à utiliser le sac à emporter, dans les faits cette pratique reste encore mal vue par les Français.

De leur côté, les restaurateurs ont accueilli cette nouvelle restriction de façon mitigée. S’ils soulignent l’effort commun pour éviter de gaspiller (six Français sur dix reconnaissent ne pas finir leur plat lorsqu’ils mangent au restaurant), ils craignent également des poursuites judiciaires en cas d’intoxication alimentaire post doggy bag. « Afin de répondre aux craintes des professionnels, il est important de préciser que la responsabilité de ces derniers s’arrête à partir du moment où le repas est remis au consommateur. De plus, d’un point de vue réglementaire, rien ne s’oppose à emporter ce qui n’a pas été consommé, et ceci sans étiquetage de traçabilité obligatoire sur le contenant » rassure le Synhorcat-GNI.

Chaque année, les Français jettent en moyenne 20 kg de nourriture et entre 210 et 230 grammes sur chaque repas lorsqu’ils mangent au restaurant. Le but de cette initiative est de réduire de moitié la quantité de déchets alimentaires d’ici à 2025.

Source : Le Parisien