En salle depuis quelques semaines, ce film français adopte une approche différente de l’impitoyable monde de l’abattage des animaux de boucherie, teintée de pudeur et d’émotion. Gorge cœur ventre a le mérite de ne pas tomber dans l’excès de sang et de violence pour susciter le dégoût et va plus loin que cela.
« Les bêtes arrivent la nuit. Elles sentent. Elles résistent. Avant l’aube, un jeune homme les conduit à la mort. Son chien découvre un monde effrayant qui semble ne jamais devoir s’arrêter », est le synopsis du film Gorge cœur ventre disponible sur Allociné.
Selon ArtPress, ce film réalisé par Maud Alpi nous « plonge dans les yeux des animaux ». Il s’agit en effet d’une autre approche du monde de l’élevage et de l’abattoir à des années-lumière des divers documentaires et reportages qui existent sur le sujet.
Cependant, le film Gorge cœur ventre a la même vocation : dénoncer les pratiques horribles de l’industrie dans bon nombre d’établissements. Le long-métrage d’une durée de 1 h 22 raconte l’histoire de Virgile et de son chien Boston. Son nouveau travail dans un abattoir consiste à amener les cochons, vaches et autres moutons vers une mort certaine à travers une pléiade d’enclos reliés à un véritable dédale de couloirs.
La réalisatrice n’a seulement filmé ce que l’on pourrait appeler la « zone sale » de l’établissement dans lequel la technologie est encore arriérée et où selon elle « beaucoup de bêtes sont amenées par les éleveurs ». Ce film fait alors écho aux nombreuses vidéos-chocs publiées ces derniers mois, notamment par l’association L214 dont le but est de dénoncer les pratiques insoutenables utilisées par certains acteurs de l’industrie agroalimentaire.
Si l’association L214 désire choquer et dégouter les spectateurs, le film Gorge cœur ventre veut susciter plus d’interrogations sur le dégoût ressenti. Les animaux de boucherie qui finissent dans nos assiettes sont pour la plupart pris dans un système particulièrement horrible et la plupart des consommateurs ne sont pas au courant, voire pire, s’en fichent éperdument.
« Il faudrait créer une race qui ne crie plus », déclare le personnage Virgile dans le film.
Ainsi, sans tomber dans la brutalité et l’effusion de sang systématique, Gorge cœur ventre a pour but de montrer les choses avec une certaine pudeur, un certain recul qui permet au spectateur d’avoir des sentiments à travers le quotidien de Virgile et de son chien. Est-ce là le meilleur moyen de sensibiliser les personnes aux pratiques de l’industrie agroalimentaire ?
Voici la bande-annonce du long-métrage :