Yohan Demeure
Les médias en parlent assez peu souvent. Pourtant, la faim et la malnutrition sont bel et bien des problèmes qui impactent des millions de personnes chaque jour. Une infographie récente donne une vue d’ensemble de ce phénomène.
L’Afrique durement impactée
En juillet 2022, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publiait un rapport qui affirmait que la faim dans le monde avait touché 828 millions de personnes en 2021. Lo document y mentionnait une augmentation de 46 millions par rapport à 2020. Plus généralement, pas moins de trois milliards de personnes n’ont pas accès à une alimentation saine dans le monde, faute de moyens. Le média Visual Capitalist a publié une infographie très parlante en octobre 2022. Le document montre pour chaque pays la part de la population n’ayant pas les moyens d’accéder à une alimentation saine.
Les dix pays les plus touchés par le phénomène se trouvent en Afrique, le Burundi, Madagascar, le Liberia, le Malawi et le Nigeria. De plus, si l’on considère plus globalement les 25 pays les plus impactés, 22 se trouvent en Afrique. Seuls Haïti (20e), le Népal (22e) et le Pakistan (24e) se situent sur d’autres continents. Sur le continent africain, plus de 80 % de la population ne peut pas se permettre une alimentation saine.
Une sécurité alimentaire très fragile
L’infographie donne également des indications concernant le coût des produits alimentaires. La Jamaïque est le pays où la nourriture saine coûte le plus cher, soit 6,7 dollars américains par personne et par jour. Il y a quelques mois, l’indice FAO des prix des produits alimentaires avait augmenté de 40,6 % par rapport aux niveaux moyens de 2020. On observe donc une forte inflation, et ce, principalement dans les pays à faibles revenus.
Il y a quelques semaines, la population mondiale a atteint le nombre de huit milliards. Or, une part importante des pays ayant une croissance démographique rapide sont également des pays à faibles revenus. De plus, la population mondiale devrait augmenter de 35 % d’ici à 2050. Ainsi, pour subvenir aux besoins alimentaires de tous les humains, il faudra doubler la capacité de la production agricole mondiale.
Cela pose inévitablement la question de l’augmentation de la demande alimentaire dans un contexte climatique difficile. Le secteur de l’agriculture est en effet déjà l’un des principaux contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, la sécurité alimentaire dans le futur se jouera plus que jamais sur plusieurs points : l’augmentation de la productivité agricole (et sa durabilité), la construction d’infrastructures agricoles résilientes au climat et sans aucun doute, la réduction du gaspillage alimentaire.