Islande : les « fermes de sang » à l’origine d’une importante polémique

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Crédits : PxHere

L’Union Européenne fait pression sur l’Islande au sujet d’une pratique qui fait polémique : des exploitations prélèvent une hormone sur des juments avant de la distribuer dans toute l’Europe. L’objectif est d’augmenter le taux de reproduction des animaux fermiers comme les cochons et les vaches.

Booster le taux de reproduction des bêtes

Lorsque l’on évoque le sujet du bien-être animal, les faits qui suscitent l’indignation sont nombreux, notamment au niveau de l’élevage intensif. Certaines pratiques font depuis peu l’objet d’une interdiction, comme le broyage des poussins et la castration à vif des porcelets. Toutefois, d’autres sont toujours d’actualité, comme le prélèvement d’une hormone sur des juments enceintes en Islande, comme le révèle un article de The Guardian.

Durant l’été, des fermiers prélèvent ainsi la gonadotrophine chorionique équine sur ces animaux. L’hormone est ensuite transformée en poudre avant d’être expédiée aux quatre coins de l’Europe. Sur le continent, de nombreux exploitants ont recours à l’hormone en question afin d’augmenter le taux de reproduction des bêtes et ainsi augmenter plus rapidement les effectifs de leurs élevages.

En novembre 2021, l’Animal Welfare Foundation avait tourné des images insoutenables (voir en fin d’article) montrant des chevaux en détresse victimes de violences. Placés dans des box, les animaux voient leur sang prélevé à l’aide d’une canule dans la jugulaire. Avec le temps, ces établissements ont gagné un surnom peu enviable : les « fermes de sang ».

cheval jument hormone
Crédits : Animal Welfare Foundation

Cinq litres de sang par semaine

L’UE fait ainsi pression sur l’Islande afin de mettre fin à cette pratique et la Commission européenne a notamment fait part de sa volonté de contrer l’export de l’hormone. Il y a quelques mois, pas moins de dix-sept ONG internationales ont également porté plainte contre l’Islande auprès de l’autorité de la surveillance de l’Association européenne de libre-échange (EFTA). Dans le pays, l’affaire fait également couler beaucoup d’encre. Le Parti du peuple est notamment à l’origine d’un projet de loi dont l’objectif est justement d’en finir avec ces fermes. Il faut dire que sur 80 000 chevaux que compte l’Islande, environ 5 400 servent à cette pratique.

Par ailleurs, il est à noter que la société pharmaceutique islandaise Isteka possède une partie des fermes incriminées. Sur son site Web, celle-ci indique que les fermiers prélèvent environ cinq litres de sang chaque semaine sur huit semaines consécutives par an. Or, cette quantité est quatre fois plus importante que le prévoit la réglementation internationale. L’autorité alimentaire et vétérinaire islandaise a également indiqué que cette quantité était trop importante, mais Isteka ne l’entend visiblement pas de cette oreille.