Bien qu’il existe encore beaucoup de Japonais qui fument, le pays se dirige petit à petit vers le tout non-fumeur. Au Japon, il existe d’ailleurs un véritable paradoxe incarné par un double discours sur le tabagisme.
Selon la société Japan Tobacco, le nombre de fumeurs au Japon est en chute puisqu’il y avait 36,5 % d’adultes accros au tabagisme en 1995 contre 21,7 % en 2011. Cette baisse est à conjuguer avec une augmentation de 30 % du prix des paquets de cigarettes en 2010. Cependant, cela n’empêche pas l’existence d’un paradoxe que le ministère de la santé nippon désire balayer à l’avenir, notamment dans le cadre de l’organisation des Jeux olympiques de 2020.
Pour avoir le droit de fumer au Japon, il faut avoir au minimum 20 ans. Si les cigarettes se trouvent dans les petites boutiques de type konbini et aux caisses de certains supermarchés, elles sont le plus souvent vendues dans des distributeurs nécessitant une carte spéciale disponible gratuitement par le biais d’un site gouvernemental.
L’usage du tabac est réglementé quasiment partout. À l’extérieur, la rue est très souvent un endroit restrictif pour les fumeurs cantonnés à des zones délimitées et marginalisées sous peine d’amande. Cependant, un paradoxe existe bel et bien : pourquoi réglementer le tabagisme à l’extérieur tout en continuant à l’autoriser à l’intérieur comme dans de nombreux restaurants par exemple ?
Dans un contexte d’organisation des prochains Jeux olympiques, mais également de boom touristique sans précédent, le Japon désire mettre fin à ce paradoxe plutôt gênant bien que la cohabitation fumeurs/non-fumeurs y soit une des plus saines au monde. La mission du « tout non-fumeur » est endossée par le Ministère de la santé japonais, mais les débats risquent d’être tout de même compliqués.
En effet, il semble qu’une bonne partie des Japonais tienne à conserver l’autorisation de fumer dans les « petites surfaces ». Ainsi, si le tabagisme pourrait bel et bien être interdit dans les restaurants de grande taille, les petits restaurants de type yakitori et les izakaya (bistrot japonais) d’une surface de moins de 30 m² pourrait être exemptés comme le souhaiterait le Parti libéral-démocrate nippon. Le chemin vers le tout non-fumeur risque d’être encore très long !
Sources : DozoDomo – Kanpai – Japon Pratique