En Nouvelle-Zélande existe un emploi très bien payé dont personne ne veut. Congés payés, aucune mission en soirée et week-ends libres font partie du contrat. Et pourtant, cette offre d’emploi qui parait idéale ne trouve pas preneur.
Alan Kenny est actuellement médecin à Tokoroa, une commune située dans la région de Waikato dans le nord de la Nouvelle-Zélande. Ce docteur, débordé par le nombre de patients, cherche un assistant-médecin qu’il serait capable de payer deux fois plus que la moyenne des médecins du pays. En effet, Alan Kenny ne trouve pas d’assistant sur le long terme, ne voyant se succéder que des remplaçants éphémères. Fatigué de toujours faire le même constat, le docteur a eu l’idée de faire passer une annonce attrayante.
Selon Linda Reynolds, vice-présidente du réseau des médecins ruraux de Nouvelle-Zélande citée par The Guardian, une grande partie des médecins remplaçants sont des étrangers désirant rester sur de courtes périodes. Or, Alan Kenny a besoin d’un assistant sur le long terme. Cependant, le problème viendrait du fait que Tokoroa est dans une zone rurale assez reculée, qui serait propice à l’isolement, mais il ne s’agirait pas de la seule barrière quant à son manque d’attractivité. En effet, la petite commune rurale souffrirait d’un manque d’infrastructures scolaires (et sociales), mais également d’un réseau téléphonique assez peu performant.
« Je peux vraiment leur offrir un incroyable salaire. L’activité de mon cabinet a explosé l’an dernier et plus vous avez de patients plus vous avez de revenus. Mais j’en suis à un point où ça fait trop à la fin de la journée », explique le médecin de 61 ans au journal New Zealand Herald. Le média local indique même une brève fiche informative à propos de la commune de Tokoroa portant comme titre « Pourriez-vous y travailler et y vivre ? » (ci-dessous).
Credit: Statistics NZ, 2013 CensusL’annonce propose un salaire de 400.000 dollars par an (soit 240.000 euros), mais également trois mois de congés payés, aucune mission en soirée et chaque week-end de libre. Des mois après la parution de l’annonce, toujours aucun candidat en vue. Cependant, depuis la récente médiatisation de cette affaire, Alan Kenny se dit toujours débordé, mais pas seulement par ses patients.
De nombreuses candidatures sont finalement arrivées en quelques jours, demandant un certain temps quant à leur étude. Le docteur dit avoir reçu des offres provenant de divers pays tels que l’Inde, l’Afrique du Sud, la Pologne, le Brésil, ou encore la France, mais selon lui, 99% d’entre-elles étaient de « mauvaises » candidatures. En effet, une partie des candidats ne parlent pas anglais et certains autres n’ont pas la formation requise leur permettant de pratiquer.
Credit: PixabayAlan Kenny se dit lassé de cette situation, cette dernière ayant même créé une polémique au sein de sa ville, ce qui lui a fait perdre tout espoir :
« La ville a réagi avec une grande hostilité à ma situation en sachant combien un médecin pouvait gagner (…) Je me sens vraiment stressé, mes patients ne sont pas contents et mon équipe est sous pression. Si un candidat sérieux émerge de cette horrible expérience, je serai vraiment surpris. »
Vous êtes médecin de formation parlant anglais, aimant la tranquillité, les espaces ruraux, et capable de vivre sans être accroché à votre smartphone ? Ce job est fait pour vous !
Sources : The Guardian – Le Monde – Sputnik
Crédit photos : New Zealand Herald