C’est un email qui révèle qu’Exxon, la plus grande société pétrolière au monde, était consciente du changement climatique dès 1981, sept ans avant que cela ne devienne un débat public. La société a reconnu que pendant près de 30 ans, elle a déboursé plus de 30 millions $ pour le nier.
La donne semble changer pour les sceptiques du changement climatique. Le journal britannique The Guardian rapporte en effet qu’un mail échangé entre l’université d’État de l’Ohio, aux États-Unis, et un ancien expert qui a passé 30 ans au sein d’ExxonMobil, Lenny Bernstein, indique que la société pétrolière était consciente des dangers du changement climatique dès 1981, sept ans avant que cela ne devienne un débat public.
« La firme a commencé à s’intéresser au changement climatique lorsqu’elle a entrepris de développer le champ de gaz de Natuna, au large de l’Indonésie » écrit notamment Lenny Bernstein, « une réserve naturelle composée à 70 % de CO2 qui une fois percée constituerait la principale source d’émission de dioxyde de carbone dans l’air, comptant pour près d’1 % de tout le CO2 sur la planète à cette époque. » Développer ce site aurait été une véritable « bombe de carbone », toujours selon Bernstein.
Ce n’est qu’en 1988 que le changement climatique a été publiquement évoqué et qu’il est entré dans les débats publics. Mais ces changements du climat ont été niés par de nombreux lobbies, et notamment par la firme Exxon elle-même qui a, pendant près de trente ans, dépensé environ 30 millions de dollars en financement de cette campagne climatosceptique.
Mais le mercredi 8 juillet dernier, c’est une déclaration publique d’Exxon qui a été faite, reconnaissant être au courant du changement climatique et connaître ces dangers depuis 1981, et précisant qu’elle cessait le financement des lobbies. Cette déclaration intervient quelques mois après les révélations de financement de l’un des principaux « experts climatosceptiques », Wei-Hock Soon, par Exxon, qui a en tout reçu plus d’un million de dollars en subventions de la part du secteur pétrolier.
Source : theguardian
– Crédits photo : U.S. Navy