L’Allemagne modifie sa définition légale du viol, il était temps !

Après plusieurs scandales qui ont violemment frappé l’Allemagne, le pays a décidé de complètement bouleverser la définition légale du viol. Alors qu’avant, la justice avait une définition plutôt stricte du terme, désormais, beaucoup plus de facteurs sont pris en compte. Explications.

Depuis 1998, l’Allemagne sanctionne le viol comme étant des relations sexuelles obtenues « par la violence, par une menace portant sur la vie ou l’intégrité corporelle », ou quand une victime est « privée de toute défense ». Cet article 177 du Code pénal excluait donc beaucoup de facteurs. Il n’y avait pas de prise en compte de menaces portant sur la vie d’autrui ou de menaces professionnelles. De plus, lorsque la victime n’était pas en pleine possession de ses moyens, la justice ne considérait alors pas l’acte comme un viol.

Le nouveau texte, pensé en 2014 et proposé la semaine dernière, offre une nouvelle écriture de la définition du viol. Le viol serait donc tout acte sexuel commis « contre la volonté identifiable d’une autre personne« . Cependant, cette proposition de Heiko Maas  (ministre de la Justice) ne fait pas l’unanimité. Beaucoup sont contre. Certains pensent que ce nouveau texte multipliera les dénonciations mensongères. D’autres considèrent que le texte ne va pas assez loin et ne protège pas assez les victimes de viol.

Il faut savoir que pour éviter de heurter les parlementaires, Heiko Maas ne voulait pas d’un nouveau texte, mais ce dernier comptait ajouter un simple cas d’abus sexuel qui aurait permis de protéger les victimes de relations avec une personne « incapable de résistance » en raison de « son état physique ou psychique » ou de la surprise. Mais la colère des partisans pour une nouvelle loi est vite montée et a fait changer d’avis le ministre de la Justice allemand.

Cette révision de la loi est issue de deux gros scandales : les agressions sexuelles commises à Cologne. Le « pelotage » en « groupe » est déjà puni par la loi, cependant, l’enquête qui traîne a pu montrer les failles de ce texte. L’autre scandale est celui de la mannequin Gina-Lisa Lohfink qui, victime de viol, s’est vue traîner en justice pour « dénonciation calomnieuse« .

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