À Pékin, de nombreux souterrains ont été construits dans les années 70 pour servir d’abri, dans un contexte de tension avec l’Union Soviétique. Aujourd’hui, quelques centaines de milliers de personnes vivraient ici, dans des conditions difficiles.
La ville souterraine de Pékin aussi connut sous le nom de « Dixia Cheng », est un abri anti-atomique construit en prévision d’une guerre avec l’URSS dans les années 70. Une vingtaine d’années après, le gouvernement chinois autorise la transformation des abris en logements dont les loyers se situent entre 300 et 700 yuans (45 à 105 euros environ) par mois. Le salaire minimum en Chine est depuis 2014 équivalent à 220 euros.
Depuis 2000, le site est devenu partiellement touristique et bon nombre de curieux viennent visiter une partie des locaux. Cependant, l’endroit a été clos en 2008 pour cause de rénovation. Le réseau de tunnels couvre une superficie de 85 km² à une profondeur de 8 à 18 m. Pas moins de 90 entrées existent et la plupart sont dissimulées dans des magasins des artères principales de Qianmen (Zhengyangmen), au sud de la place Tian’anmen.
Dans ces souterrains, on trouve une population qui se partage 6 000 abris de moins de 8 m² : elle est surnommée « la tribut des rats ». Certaines personnes occupent même de petits espaces de stockage à peine plus étendus qu’un simple lit. Les logements sont précaires, en proie au froid et à l’humidité pouvant causer des maladies et une présence de moisissures. Entre 50 à 100 chambres partagent une seule salle de bains et quelques toilettes.
La population défavorisée compterait dans ses rangs près de 280 000 migrants, tous ayant un métier sur place. Ils sont coiffeurs, cuisiniers, gardes de sécurité, travailleurs domestiques, serveurs, ou encore hôtesses de karaoké. Cette force de travail contribue au dynamisme de la capitale chinoise.
En 2010, de nouvelles réglementations interdisent la rénovation de ces habitations jugées sales et dangereuses. Les expulsions sont monnaie courante tandis que le gouvernement chinois multiplie les mesures d’aides au relogement vers des habitations à loyer modéré, surtout pour les plus pauvres et les jeunes diplômes. Ces derniers ont d’ailleurs encore espoir de partir après plusieurs années de dur labeur. Cependant, ces mesures d’aide au logement ne sont pas suffisantes pour la totalité des membres de « la tribu des rats » vivant dans la ville souterraine de Pékin.
Une série de clichés est disponible dans Chine-Informations (23 avril 2015).
Sources : Chine Informations — CNN — China Daily