La capitale norvégienne s’est donné la mission de devenir une ville sans automobiles dés 2019. Cette ville a imaginé son futur proche et se voit entièrement aménagée pour les transports en commun, intégrant une forte dimension durable.
L’interdiction de circuler dans le centre-ville d’Oslo à destination des voitures de particuliers prendra effet en 2019. Désormais, il ne s’agit plus d’une simple promesse formulée par la municipalité d’Oslo élue en octobre 2015. En effet, si l’annonce avait d’abord suscité la perplexité des habitants, celle-ci laisse alors place à la curiosité après qu’un important groupe immobilier norvégien ait dévoilé le contenu de ses travaux.
Le projet d’un Oslo sans voitures a donc pris un élan depuis janvier 2016, lorsque le groupe immobilier ROM a donné une conférence et effectué la présentation du nouveau centre-ville de la capitale nordique, où vivent 1 million d’habitants. Il s’agit d’un projet novateur qui transformera grandement la ville, et aura pour mission de rendre l’automobile superflue et indésirable. De plus, le projet devra s’établir sans égratigner la dynamique économique de la ville.
Bien que la Norvège soit une puissance pétrolière d’importance (off-shore), les habitants désirent en finir avec les émissions de carbone sur leur sol, et l’évidente première cible ne pouvait être que la capitale Oslo. Le projet est soutenu par une classe politique performante et l’actionnaire majoritaire n’est autre que la NSB, la société de chemins de fer de Norvège.
Ce qui n’est autre qu’une grande restructuration urbaine devrait couvrir une surface de 730.000m² et intégrera des logements, des bureaux, des commerces, des monuments patrimoniaux ainsi que des stations de transport en commun. Ce dernier point représente une part très importante du projet, tout comme les pistes cyclables et autres voies piétonnes, afin de rendre l’usage de la voiture complètement obsolète. La ville d’Oslo compte sur une collaboration efficace entre les constructeurs immobiliers et les aménageurs d’infrastructures de transport.
Un tiers des bâtiments de la ville abriteront des infrastructures de transport en commun. La gare d’Oslo fait également partie du projet puisque sa capacité passera de 250.000 à 375.000 passagers pour 2030. Si le centre-ville est au cœur de l’initiative, d’autres zones bénéficieront d’un impact positif. C’est le cas du quartier de la gare de Grefsen, sur la ligne de Gjøvik, située à 6km nord-est de la capitale. Cette ligne de train est une des plus saturées du pays, et est déjà péniblement soulagée par des lignes de bus et de tramway, afin de désengorger ce quartier incarnant un véritable havre de paix.
Côté architecture, le projet prévoit des constructions innovantes et écologiques. La certification BREEAM, garantissant l’utilisation de matériaux durables et de méthodes de construction respectueuses de l’environnement, sera abondamment utilisée dans le projet. De toute manière, cette certification est déjà appliquée dans le cadre de la construction de nouveaux bâtiments en Norvège.
Oslo désire donc devenir un modèle à suivre, par son projet urbanistique intégrant une politique active des transports en commun et une durabilité au niveau des constructions. Repenser l’espace urbain en améliorant la qualité de vie des habitants, et ce sans impacter l’économie semble être sur le papier une initiative très intéressante.
Sources : ConsoGlobe – La Presse
Crédit photos : Visit Oslo