Actuellement, la quantité de pétrole présente sur les océans, transitant par les supertankers, représente le double de la quantité circulant plus tôt au courant de l’année 2015. Désormais, un ballet incessant de ces pétroliers a lieu dans l’océan Atlantique, dans l’attente d’être déchargés.
Les supertankers font tout simplement la queue dans l’attente d’être déchargés de leur contenu. Par exemple, près de 40 de ces pétroliers (d’une capacité de stockage de 28,4 millions de barils) ont jeté l’ancre au large du port de Galveston au Texas (États-Unis). Une flotte de superpétroliers stationnaires transportant plusieurs millions de barils de pétrole s’est formée dans l’océan Atlantique, simplement dans l’attente. La faute à une baisse du prix du baril de pétrole jamais vue depuis une décennie (35 dollars).
« Les cours du gasoil européens et les marges de raffinage se sont effondrés ces derniers jours pour atteindre leur niveau le plus bas en six ans, tandis que le marché a été inondé par les importations provenant des grandes raffineries des États-Unis, de la Russie, de l’Asie et du Moyen-Orient » explique l’agence de presse Reuters, le 15 décembre 2015.
Le problème, au-delà d’une incapacité à gérer les excédents d’or noir, réside dans le fait que les pétroliers changent parfois de destination. C’est le cas de trois supertankers contenant du gasoil : le Vendome Street, l’Atlantic Star et l’Atlantic Titan. Par exemple, le Vendome Street était proche du Portugal, à une distance de 1300 km et ce en provenance du Golfe du Mexique. Cependant, il aurait fait tout simplement demi-tour après avoir effectué les trois quarts du parcours, ce qui a au passage un effet pollueur totalement inutile.
« Au même moment, les températures inhabituellement douces en Europe et en Amérique du Nord ont limité encore davantage la demande pour le gasoil et le fuel de chauffage, mettant encore plus de pression sur le marché. Les stocks de fuel, qui incluent le gasoil et le fuel pour le chauffage, ont atteint un nouveau record la semaine dernière dans les ports d’Amsterdam-Rotterdam-Anvers » toujours selon l’agence Reuters.
En effet, un des effets du réchauffement global est, depuis une paire d’années, la baisse de la demande en gasoil et en fuel de chauffage, ce qui contribue à une telle pression sur le marché. Désormais, des questions se posent afin de savoir si ces supertankers vont continuer à attendre de nouvelles instructions en mer, ou bien retourner à leur destination initiale afin de décharger leur cargaison. Selon Reuters, il y aurait près de 250.000 tonnes de pétrole actuellement en mer.
Sources : Reuters — Financial Times — Express
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