La production d’huile de palme, source de multiples scandales

L’huile de palme est un véritable fléau mondial. Destinée à l’industrie agroalimentaire, cette huile de piètre qualité est responsable de la déforestation dans diverses zones du globe. Mais il ne s’agit pas de la seule conséquence de sa production. Entre autres, les femmes et les enfants sont exploités principalement sur le sol de l’un des plus grands producteurs mondiaux : l’Indonésie.

Très récemment, Amnesty International a dénoncé dans un rapport les multiples dérives liées à la production d’huile de palme en Indonésie telles que le chantage, les bas salaires, les travaux forcés ainsi que la déscolarisation et l’exploitation des enfants. L’ONG a également évoqué la contribution à ces scandales de grands groupes de l’industrie agroalimentaire comme Nestlé, Unilever ou encore Procter & Gamble (P & G). Le plus grand fautif serait en revanche Wilmar, un géant des matières premières basé à Singapour.

Amnesty International estime que ces grandes multinationales « ferment les yeux sur l’exploitation de travailleurs dans leur chaîne de fabrication » et insiste sur le fait que « de grandes marques continuent de profiter de pratiques illicites déplorables » tout en déclarant aux « consommateurs que leurs produits sont composés d‘huile de palme durable ».

Comme tout autre produit, une huile de palme « durable » ne peut être désignée de la sorte que si l’environnement et les populations locales sont respectés. Or, ce n’est absolument pas le cas et comme l’indique très justement Amnesty International, « il n’y a rien de durable dans l’huile de palme produite en faisant travailler des enfants et en ayant recours à des travaux forcés ».

Selon le rapport de l’ONG, les femmes doivent travailler sous la contrainte pendant des heures sous peine de voir leur salaire réduit ? Dans le pire des cas, ces dernières sont rémunérées au minimum, à savoir 2,30 € par jour. Pratiquement réduites à l’esclavage, les femmes ne sont pas les seules victimes puisque des enfants âgés de 8 à 14 sont contraints de transporter des sacs d’un poids de 12 à 25 kg.

De plus, malgré l’utilisation massive de pesticides et autres produits chimiques dans les plantations, les travailleurs se tuent à la tâche sans aucune protection. Amnesty pointe également un fait grave : la déscolarisation des enfants, ces derniers séchant souvent l’école pour venir aider leurs parents afin de gagner un peu plus d’argent pour survivre.

Amnesty déclare avoir rencontré près de 120 employés de deux filières du géant Wilmar et trois de ses fournisseurs. Le groupe en question a admis les problèmes dont sa main-d’œuvre faisait l’objet, ce qui n’a pas été le cas d’autres multinationales contactées par l’ONG.

Sources : Le Monde – ConsoGlobe