La question des jeux vidéo et de l’image de la femme toujours d’actualité

A voir le nombre de jeux qui ont pour protagoniste des femmes, on pourrait vite se laisser aller à noter qu’il y a du progrès. Des personnages féminins s’imposent, explosent tout et semblent donner une image forte de la femme. Mais si ces quelques signaux peuvent avoir l’air encourageants et que le monde du jeu vidéo s’ouvre de plus en plus facilement aux femmes, un malaise subsiste. Quand on pense à l’univers des jeux de casino en ligne comme sur le site Online Casino Français, on pense directement aux hommes (comme pour beaucoup de jeux vidéo ou de jeux en ligne) et pourtant, une femme peut fort bien se cacher derrière un des joueurs. Et à y regarder de plus près, combien de personnages féminins dans tous ces jeux sont bien écrits, consistants et ont un physique crédible ? Dans beaucoup de jeux, la norme semble être aux corps disproportionnés, moulés dans des combinaisons ou des maillots échancrés comme dans Dead or alive et avec une personnalité qui donne une vision pour le moins stéréotypée et biaisée des femmes.

Et si des évolutions se font sur nos écrans et certaines voix s’élèvent pour noter cette évolution. C’est le cas de Fanny Lignon, maître de conférences en cinéma et audiovisuel qui a dirigé le livre Genre et jeux vidéo, publié aux Presses Universitaires du Midi. Elle note en prenant pour exemple les jeux de combat, qu’ils : « proposent des représentations excessives de la féminité. Mais il ne faut pas oublier que c’est aussi le cas des hommes ! La différence, c’est que les filles sont sous-représentées. Ces dernières années, elles composent environ 30% des combattant•es. Ce qui est intéressant, c’est qu’avant, c’était des personnages relativement faibles, donc qu’on prenait rarement. Aujourd’hui, la légèreté et la rapidité des personnages féminins sont devenues des forces. On se retrouve donc avec certains personnages féminins plus forts que les personnages masculins ! »

Autre exemple d’évolution, le personnage de Lara Croft a beaucoup changé à travers le temps. Entre l’époque des premiers jeux sur PS1 où ses seins pixelisés avait un dimension affolante et où elle poussait des gémissements curieux en sautant et aujourd’hui où son corps est devenu normal, où le personnage a pris un peu de profondeur grâce  une histoire attrayante et sa force toujours prégnante, la différence est notable. Et pourtant on tend encore à la sexualiser et à la voir comme une femme sexy dans les médias. Il est intéressant de noter que selon une enquête du Time, 47% des joueurs collégiens et 61% des joueurs lycéens trouvent les femmes trop sexualisées dans les jeux vidéo !

Aussi, si les jeux vidéos sont pleins de représentations sexistes, comment l’interpréter et faut-il avoir peur que les jeux encouragent des comportements sexistes ou déplacés ainsi qu’une vision biaisée de la femme dans la vie réelle ? Si les jeux sont un reflet plus ou moins fidèle de notre modèle de société, faut-il s’inquiéter de l’impact que ces jeux auront sur les jeunes ? En tout cas n’est-ce pas simplement un symptôme qui prouve encore une fois qu’un long chemin reste encore à faire pour que la femme ne sois plus discriminée dans la société ?

En tout cas, fin novembre 2015, la députée écologiste Catherine Coutelle avait par ailleurs parlé à Axelle Lemaire (‎Secrétaire d’Etat au Numérique) de l’idée d’interdire le crédit d’impôt jeux vidéo aux studios proposant des jeux «dégradants à l’égard des femmes». En janvier dernier, les députés socialistes ont ainsi proposé un projet d’amendement qui servirait à priver les jeux de leurs subventions en cas de représentations sexistes. Néanmoins tout cela pose la question des critères et à quel moment sévir. Pour Fanny Lignon, « ça part d’un bon sentiment, mais à mon avis c’est voué à l’échec. Ce ne sont pas les jeux français qui sont les pires, ce sont surtout ceux qui viennent des États-Unis. Et on n’a aucun moyen d’intervenir sur ces grosses machines. Je pense qu’il est plus judicieux d’éduquer les gens pour leur faire comprendre ce qu’est le sexisme. »

Pour Axelle Lemaire qui n’a pas manqué de parler de réalisations françaises qui avaient des personnages principaux féminins bien construits et ayant une « image positive de la femme», comme Beyond Good and Evil (Ubisoft), Life is Strange (Dontnod) ou Dishonored 2 (Arkane), il pourrait être intéressant d’encourager «la production de jeux vidéo qui promeuvent l’égalité entre hommes et femmes, en traitant par exemple spécifiquement et sérieusement de sujets liés au sexisme et à la violence envers les femmes.» Cela pourrait passer par la création d’un label ou des aides et cela pourrait sensibiliser les créateurs de jeu français et les pousser à se montrer plus sensibles à la question et relancer le débat pour faire évoluer les choses.

Sources : Figaro ; Madmoizelle