Cet adolescent est considéré comme un petit génie dans sa localité de Bolivie, où il trouve son inspiration « grâce » à une décharge à ciel ouvert. Ce dernier a fabriqué un robot similaire au célèbre WALL-e à l’aide de multiples matériaux de récupération trouvés dans ce dépotoir.
Esteban Quispe vit à Patacamaya, une ville située à 100km au sud de La Paz, la capitale bolivienne. Témoin des conséquences de l’exode rural ayant touché sa ville natale, Esteban vit avec ses parents qu’il aide aux champs, constatant avec déception l’âge avancé des habitants qui sont toujours présents.
Durant son temps libre, l’adolescent s’adonne à passion : l’électronique, dans son atelier improvisé chez lui. Dernièrement, il a fabriqué un robot, ou plutôt un automate similaire à WALL-e, le célèbre robot nettoyeur du film d’animation Disney éponyme sorti en 2008. Dans ce film, la critique de la pollution ainsi que le devenir des hommes et de la planète étaient traités de façon à sensibiliser également les plus jeunes.
L’automate d’Estaban a été surnommé « Wall-Ekitt » (équitable) car fabriqué entièrement à l’aide de matériaux de récupération. Wall-Ekitt est fait d’étain, de fer ainsi que de circuits imprimés, pour un résultat impressionnant alors qu’il ne comporte rien de neuf. Preuve en est que l’Homme jette des matériaux encore réutilisables, qui plus est dans des décharges à ciel ouvert, en dehors des circuits de recyclage ou reconditionnement, contribuant largement à la pollution de l’air mais surtout des sols.
« La décharge à ciel ouvert est un endroit spécial ou tu peux trouver tout ce que tu cherches. De très belles pièces. » explique Esteban.
Wall-Ekitt est capable de lever ses bras et éviter des obstacles en se déplaçant astucieusement, tandis que son contrôle s’effectue par téléphone. Bien évidemment, l’automate ne peut en aucun cas compacter les déchets et les transformer en cube à la manière de ce que l’on voit dans le film d’animation, qui reste une fiction. Cependant, la démarche est constructive, surtout si l’on considère l’âge et les moyens mis a disposition de l’adolescent.
« J’aimerais voyager et découvrir d’autres pays, où la construction de robots est plus développée et apprendre les ficelles de l’intelligence artificielle pour pouvoir appliquer mes idées dans mon pays » déclare l’adolescent, interviewé par le quotidien La Razon.
Estaban participera à un concours de robotique l’an prochain, ce qui se révèle être une récompense de taille pour cet autodidacte né. Il touchera également une bourse d’État à la fin de ses études de lycée afin de lui permettre d’entamer un cursus dans la recherche, où il pourra s’exprimer d’une façon plus significative.
Les autorités boliviennes lui ont également décerné une lettre de recommandation afin de lui faciliter l’accès aux universités du pays, tandis qu’il aurait reçu des propositions émanant d’autres états tels que la Colombie, le Chili, le Mexique et même des États-Unis.
Son prochain projet consiste d’ailleurs en la fabrication d’un drone pilotable, toujours grâce à la récupération de matériaux. Son rêve avoué est de fabriquer un robot ayant la capacité d’œuvrer pour l’agriculture, car l’adolescent est fortement touché par la condition des membres de sa famille et le déclin de sa ville, figurant parmi les plus pauvres de Bolivie.
Voici une vidéo relatant l’initiative d’Esteban Quispe :
Sources : La Razon – Mundo Deportivo – Mr Mondialisation
Crédit photos : Terraoko