Cette maquette unique en son genre présente une société sombre et polluée, dont la propriété est celle d’une seule compagnie privée. Bienvenue à ReFeRe, un triste monde imaginaire qui se poste en véritable critique de notre société actuelle.
Un ancien chercheur à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) se cache derrière cette maquette : Alain Fraval. Ce travail de titan a été effectué dans l’atelier Alter-Ego du Musée des Mondes Imaginaires (MMI) situé à Marigny-sur-Yonne dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté. La maquette y est d’ailleurs exposée en permanence.
Ce monde imaginaire est celui de ReFeRe (Réseaux Ferrés Réunis), où la pollution est omniprésente. D’ailleurs, le monopole que détient cette société fictive a complètement dépossédé la population de ce monde qu’elle semble détruire à petit feu :
« La compagnie dénommée ReFeRe exercera l’activité de transporteur ferroviaire. Elle se dotera obligatoirement du nécessaire : voies ferrées et leur environnement, matériel roulant, alimentation en énergie, système de communication, personnel d’encadrement et personnel actif, règlement interne relatif au respect des dispositions stipulées par les notes de service … », acte fondateur de cette maquette de train, dans laquelle la fonction de transport semble avoir été reléguée au second plan.
La ReFeRe est une firme autonome qui a elle-même créé sa propre académie (ASAF), ainsi que ses propres lieux culturels (les Ouches), et même son usine de retraitement des déchets qui semble ne pas être très performante. Les déchets sont d’ailleurs nommés les « ça peut servir » dans le monde de la ReFeRe. Il s’agit donc de nourrir, produire, polluer, divertir et éduquer, cela ne vous rappelle rien ?
Le monde de ReFeRe est séparé en cinq îlots qui sont chacun constitués principalement des matières suivantes : le « concrete » et le plastoc. Pour ce qui est du « concrete », il s’agit d’un mélange indéterminé non testé avant son contact avec les êtres humains, qui serait composé entre autres de ciment et d’amiante.
Il y a également l’îlot nommé Oasis, dédié au travail, dont la plus grande part se fait dans la « collerie », l’usine de colle à « concrete ». Le plus impressionnant est sûrement l’îlot des Ouches, dédié à l’esprit et à la culture des sols où aucune verdure, aucun arbre ni herbe ne pousse. Il y a aussi le Dépôt, une zone de stockage des déchets qui sont répertoriés puis détruits d’une manière inconnue.
Le DépôtLa Collerie
« C’est moi qui décide de tout, je contrôle tout, je construis tout. Le personnel fait au plus de la figuration sous forme de personnages » explique Alain Fraval.
Cette maquette affiche clairement son caractère dystopique, destinée à informer et sensibiliser sur les dérives actuelles de notre monde qui lui, est bel et bien réel. De plus, cette dernière a été fabriquée durablement essentiellement à l’aide de papier, carton, paille et autres objets recyclés pour l’occasion tels que des tickets de métro, des stylos et des cotons-tiges, qui composent les décors.
Sources : Mr Mondialisation – Le Journal du Centre
Crédit photos : La ReFeRe