Royaume-Uni : des « colis alimentaires de la honte » indignent la population

Crédits : Devanath / Pixabay

En plein confinement, la population britannique ne peut plus envoyer ses enfants à l’école. Ainsi, pour remplacer les repas de la cantine, les familles défavorisées reçoivent chaque semaine un colis de victuailles. Cependant, la nourriture présente à l’intérieur se trouve en quantité insuffisante, suscitant une vague d’indignations.

Des colis sources d’indignation

Depuis le 5 janvier 2021, le Royaume-Uni a débuté son troisième confinement. Il s’agit d’un confinement strict s’accompagnant d’une fermeture des établissements scolaires. Les parents doivent donc faire l’école à leurs enfants, ce qui représente une difficulté. En outre, les familles défavorisées doivent faire face à un souci supplémentaire, à savoir les nourrir. En effet, le système britannique prévoit habituellement que les enfants faisant partie de familles rencontrant d’importantes difficultés financières – qui s’élèvent à près de 1,7 million – puissent bénéficier de repas gratuits à l’école. Toutefois, le gouvernement a trouvé une alternative à ces repas habituellement pris à l’école.

Il s’agit d’envoyer aux familles un colis alimentaire dont le contenu équivaut en théorie à cinq repas de cantine par semaine. La valeur de chaque paquet est de 15 livres (environ 17 euros).

Le contenu de ces colis envoyés en majorité par Chartwells – filiale de Compass, société habituellement responsable de la restauration scolaire – a toutefois suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux.

Trop peu de nourriture

Les publications se sont multipliées, comme l’explique BBC News dans un article du 14 janvier 2021. La plupart du temps, ce sont les mères de famille qui ont publié les photos du contenu des colis destinés à leurs enfants (voir ci-dessous).

colis alimentaire Royaume-Uni
Crédits : Roadside Mum sur Twitter

À l’intérieur du colis, nous retrouvons un paquet de pain de mie, quelques tranches de fromage à hamburger, une tomate, trois pommes, deux patates, deux carottes, des bananes, une boîte de haricots et cinq snacks. De toute évidence, il n’y a pas assez pour nourrir un enfant chaque jour de la semaine à midi. De plus, les mères de famille indignées ont calculé le prix total de ces aliments au supermarché du coin : environ 6 livres (6,75 euros). Nous sommes donc très loin des 15 livres annoncées.

La cheffe de l’opposition au Parlement britannique Angela Rayner n’a pas tardé à prendre la parole. Elle s’est ainsi demandé s’il n’y avait pas un problème entre les subventions accordées par l’État et l’utilisation de cet argent par certaines sociétés comme Chartwells. Angela Rayner a par ailleurs appelé les familles à la contacter par e-mail.

Plusieurs réactions à cet accroc

En réaction à cette affaire, la Harris Federation, qui gère une cinquantaine d’écoles au Royaume-Uni, a déclaré avoir stoppé la livraison des colis de Chartwells dans l’objectif de remplacer ces derniers par des bons d’achat alimentaires pour les familles. De son côté, le ministère de l’Éducation a assuré tenter de trouver une solution au problème et a rencontré le directeur de Chartwells. Ce dernier a promis que des mesures avaient été prises pour augmenter la qualité des colis. L’intéressé a d’ailleurs justifié ce dérapage par une certaine précipitation dans la mise en place de la logistique concernant les colis.

Toutefois, d’autres familles britanniques sont plus chanceuses, notamment au Pays-de-Galles. Il semble en effet que les paquets y sont bien plus fournis (voir ci-après), preuve que la mission n’était pas impossible. Il faut dire que certaines municipalités se chargent elles-mêmes de l’élaboration et de la distribution des colis sans passer par un tiers.

colis alimentaire Royaume-Uni
Crédits : Anthony MATTHEWS sur Twitter