Les secrets inavouables de nos téléphones portables

Cash investigation s’est récemment intéressé aux conditions de fabrication du smartphone, cet appareil faisant partie de notre quotidien. Voici quelques éléments de l’enquête, entre la France, la Chine et la République Démocratique du Congo.

Cette émission de télévision française, Cash Investigation diffusée sur France 2, s’est intéressée au marché des téléphones portables et à leur fabrication. Il s’agit d’une enquête ayant duré une année et contenant son lot de révélations pouvant embarrasser l’industrie du mobile et ses géants.

Quelques chiffres sur le marché du smartphone

Il faut savoir qu’un Français consulte son portable en moyenne 150 fois par jour, rien que ça ! Dans le monde, 1,8 milliard de smartphones sont vendus chaque année (soit 57 par seconde). Selon les journalistes, il existerait plus de téléphones portables que de brosses à dents.

La publicité assure des revenus exorbitants à des multinationales telles que les deux géants du mobile incarnés par Apple et Samsung, mais également des marques telles que Sony, Nokia, Huawei, LG, ou encore HTC. Apple a récemment détrôné Google de la première place des entreprises les plus cotées au monde grâce à son iPhone (37 milliards d’euros en 2013).

Condition de travail en Chine

« J’ai 13 ans. Je travaille 13 heures par jour à l’usine. On produit des écrans et moi je les nettoie. Je dois en nettoyer 100 par heure » explique « Dja-Dja », une jeune ouvrière chinoise.

Les journalistes de Cash Investigation sont donc allés en Chine, chez l’un des plus gros sous-traitants de l’industrie du mobile, l’usine LCE. Il s’avère que bon nombre d’enfants âgés de moins de 16 ans y travaillent de nuit comme de jour, un nombre qui représenterait la moitié des effectifs des salariés à des salaires encore plus bas, selon un témoin dont l’identité a été tenue secrète.

Selon IHS, une entreprise élaborant des rapports d’analyse sur les composants des portables pour cette usine, la marge de Samsung serait de 307 euros (hors marketing) pour le Galaxy S4 et celle d’Apple pour l’iPhone 5S de 340 euros. Il semblerait en revanche que le coût de la main-d’œuvre soit invariable, et donc dérisoire (quelques euros sur le total).

Extraction des métaux en Afrique

Dans nos téléphones, il y a beaucoup de composants, mais un d’entre eux retient l’attention : le tantal (Ta). Ce minerai compose les condensateurs du téléphone, chargés de stocker l’énergie. Résistant à la chaleur, le tantal fait en sorte de sauvegarder nos données en cas de coupure du téléphone.

80 % des réserves mondiales de tantal se trouvent en RDC (République Démocratiques du Congo), le deuxième pays le plus pauvre du monde. Les journalistes sont allés à Rubaya dans le Nord-Kivu, là d’où provient le précieux tantal, une ville où il n’y a ni eau potable, ni électricité, ni routes, et très peu de ressources vivrières.

Les mineurs font des kilomètres à pied pour joindre Rubaya, chargés de sac de tantal, après les avoir ramassés dans des mines vétustes et fragiles. Les conditions de travail sont horribles (beaucoup d’accidents) et en bout de chaine, cette richesse ne profite quasiment pas aux mineurs, contrairement aux intermédiaires. De plus, une partie des mineurs du Nord-Kivu travailleraient pour le compte des rebelles armés.

Voici l’émission Cash Investigation (Saison 3 – Épisode 2) « Les secrets inavouables de nos téléphones portables » :

Sources : France Télévision