Depuis le milieu de l’année dernière, un nombre impressionnant de rennes ont été tués en Sibérie par des chasseurs sans vergogne. Cet événement fait actuellement le tour des médias quelques jours après l’annonce des États-Unis concernant l’autorisation d’abattage des ours et des loups.
Le braconnage de rennes dans la région de région de Kransnoyarsk est devenu un sujet très préoccupant comme dans une grande partie de la Sibérie. Récemment, les gardes-chasses et les autorités locales ont découvert environ 800 sites de chasse sur un parcours de 1500 kilomètres. Depuis août 2016, ce sont près de 20 000 rennes sauvages de Taimyr qui auraient été décimés.
Ce genre de chasse est autorisé, mais le raid meurtrier a vraisemblablement eu lieu entre le 20 mars et le 3 avril 2017, hors de la période autorisée par l’état. Selon The Siberian TImes, la découverte a été faite par un mélange de policiers et d’inspecteurs de la direction de la chasse accompagnés par l’ONG World Wide Fund for Nature.
Les experts ont déclaré que les braconniers ont tiré de façon aléatoire et n’ont pas forcément visé les animaux déjà blessés par balles dont une grande partie a réussi à s’échapper, malheureusement pour mourir dans la forêt. Cet avis a été publiquement donné par Pavel Kochkarev, directeur de la Central Siberian Biosphere State Nature Reserve :
« Il semblerait que de manière générale, les rennes sauvages aient été tués pour un caprice unique. Si les braconniers voulaient la langue, il le tuait, coupait la langue et laissait le reste. S’ils voulaient un jambon, ils tiraient, coupaient les jambes, et jetaient le reste. »
Ces pratiques sont formellement interdites, mais pour les autorités, avoir un contrôle efficace dans une telle région et sur de telles distances est très difficile, une incapacité due à un criant manque d’effectif comme le souligne la WWF qui annonce également vouloir continuer les raids de surveillance, le but étant de mieux comprendre les itinéraires empruntés par les rennes lors de leur migration.
Le braconnage ne serait d’ailleurs pas le seul problème puisque le manque de cadre législatif concernant les saisons de chasse se fait sentir. En effet, durant les saisons normales, un trop grand nombre de rennes sont tués. L’application de quotas devrait alors être mise en place, car la situation est alarmante : en une décennie seulement, la population de rennes en Russie a chuté de 1,5 million de tête à 900 000 !
Sources : Sciences et Vie – Paris Match