Âgé de 96 ans, Huang Yung-Fu habite dans le village de Taichung depuis de nombreuses années. Avec le temps, il a appris à aimer son foyer et à s’attacher à lui. Alors que son village était menacé de destruction, il a décidé de faire tout son possible pour éviter cette catastrophe. Désormais, Taichung a des allures de véritable arc-en-ciel qui en a charmé plus d’un ! Découvrez dès maintenant une histoire à la fois émouvante et très instructive.
Une vie bien remplie
Rainbow Grandpa, ou « Papi arc-en-ciel », est né en Chine. C’est un véritable vétéran de guerre, qui a toujours lutté pour ses idéaux. Après avoir participé à la Seconde Guerre mondiale, il a intégré le Parti nationaliste chinois contre le régime communiste de Mao Zedong. Suite à un échec politique cuisant face au Grand Timonier, les nationalistes se sont réfugiés à Taiwan dans un petit village nommé Taichung. Ce dernier a été créé dans le but d’accueillir les soldats et leurs familles, de manière temporaire. Peu à peu, les 1200 maisons de Taichung ont vu leurs occupants déménager et Huang s’est retrouvé tout seul.
10 ans plus tôt, c’est avec effroi qu’il apprit que le gouvernement voulait détruire Taichung, afin de construire un complexe d’appartements à la place. Son âme de révolutionnaire a repris le dessus, révélant également ses talents d’artiste rongé par la tristesse. Bien qu’il n’ait pas eu de compétences innées en dessin, il est clair que le merveilleux art de Huang découle directement de son envie de défendre coûte que coûte son foyer.
Une façon pacifique de se battre
Les combats ne sont pas étrangers à Huang, mais pour sauver son village, il a choisi d’utiliser l’art à la manière des artistes engagés. À l’aide de pots de peinture et de pinceaux, il a transformé Taichung en véritable oeuvre d’art. Les dessins colorés qui recouvrent absolument chaque recoin du village sont le symbole de son amour profond pour ce village, où il a vécu une grande partie de sa vie. Parti d’un petit oiseau à l’intérieur de sa maison, notre Rainbow Grandpa a vite fait de peindre à l’extérieur, jusqu’à également tapisser de couleurs les 10 autres maisons restantes.
En 2010, un étudiant est passé à Taichung, intrigué par son originalité flamboyante. Après avoir écouté l’histoire émouvante de Huang, il l’a aidé à achever son travail. Grâce aux photos publiées sur les réseaux sociaux, la collecte de fonds destinée à sauver Huang et son village a été un franc succès.
Chaque année, 1 million de touristes viennent admirer ce magnifique arc-en-ciel matérialisé par des maisons. Touché à la fois par le geste symbolique et par l’attractivité de Taichung, le gouvernement taïwanais a décidé d’abandonner son idée de raser le village, pour le plus grand bonheur de Huang :
Le gouvernement m’a promis qu’il conserverait ma maison, ainsi que le village. Je me suis senti très heureux et reconnaissant.
Ce récit inspirant et positif constitue une très belle leçon de vie. L’auteur George Sand disait que « l’oubli est le vrai linceul des morts », mais personne ne pourra jamais oublier Huang et Taichung, qui demeureront à jamais dans la mémoire collective.
Sources : My Modern Met, Bored Panda
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