Une incroyable découverte archéologique : un galion historique lié à Vasco de Gama repéré au large du Kenya ?

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Les épaves portugaises au Kenya : un trésor immergé

Les eaux kenyanes abriteraient un véritable musée sous-marin. À Malindi, ville portuaire située au nord-est du Kenya, plusieurs épaves portugaises du XVIe siècle reposeraient sur les fonds marins. Parmi ces navires, l’un pourrait être particulièrement remarquable : le São Jorge, un galion ayant accompagné le célèbre explorateur Vasco de Gama lors de son ultime expédition dans l’océan Indien.

Les chercheurs concentrent leurs efforts sur une zone de récifs coralliens de 25 kilomètres, s’étendant de Malindi au cap Ras Ngomeni, pour confirmer cette hypothèse. Publiée dans le Journal of Maritime Archaeology le 18 novembre 2024, une étude récente détaille les avancées de ces investigations.

Vasco de Gama : un pionnier des routes maritimes vers l’Inde

En 1498, Vasco de Gama inscrit son nom dans l’Histoire en devenant le premier Européen à atteindre l’Inde par voie maritime. En contournant le cap de Bonne-Espérance, il ouvre une route essentielle pour le commerce des épices, alors extrêmement convoitées en Europe. Ces voyages renforcent la puissance maritime et économique du Portugal dans l’océan Indien.

Cependant, ces expéditions n’étaient pas sans danger. Les marins de l’époque affrontaient des conditions climatiques extrêmes, des maladies tropicales et des conflits armés. Vasco de Gama lui-même succomba en 1524, probablement à une infection contractée à Cochin, en Inde. Lors de son troisième et dernier voyage, il était accompagné d’une flotte d’environ vingt galions, dont le São Jorge, commandé par D. Fernando de Monroy.

Le São Jorge : une énigme archéologique

Le São Jorge aurait sombré en 1524, peu avant la mort de Vasco de Gama. L’étude indique qu’il pourrait être l’un des premiers navires portugais naufragés près de Malindi, un comptoir stratégique établi dès 1499. Le Nossa Senhora da Graça, un autre navire de l’époque, aurait également sombré dans cette région en 1544.

Depuis sa découverte sur le récif de Ngomeni en 2003, l’épave supposée du São Jorge a suscité un vif intérêt. C’est à partir de 2013 que des fouilles approfondies ont été menées sous la direction de Caesar Bita, archéologue sous-marin des Musées nationaux du Kenya. Les plongées ont permis de récupérer des objets tels que des lingots de cuivre, des défenses d’éléphant et des fragments de bois appartenant à la coque du navire.

Des fouilles prometteuses mais incertaines

Actuellement immergée à environ 500 mètres de la côte et six mètres de profondeur, l’épave reste partiellement enfouie sous les coraux. Deux tranchées archéologiques ont été creusées pour en extraire davantage de preuves matérielles. Si les analyses confirment qu’il s’agit bien du São Jorge, cette découverte marquerait un tournant dans l’archéologie maritime, offrant une trace physique des expéditions portugaises dans les eaux de l’océan Indien.

Selon Filipe Castro, archéologue maritime à l’université de Coimbra et auteur principal de l’étude, l’importance de ces vestiges serait immense. « Cela représenterait un témoignage unique de la présence de la troisième armada de Vasco de Gama. C’est un véritable trésor, bien que nous ne puissions encore en être totalement sûrs », a-t-il déclaré.

L’importance des épaves historiques dans l’océan Indien

Si cette découverte s’avère exacte, elle ferait du São Jorge la plus ancienne épave européenne retrouvée dans l’océan Indien. Cela souligne également l’importance historique de cette région, carrefour des échanges commerciaux entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique au XVIe siècle. Les fouilles en cours ne sont pas seulement cruciales pour l’histoire portugaise, mais aussi pour mieux comprendre les interactions culturelles et économiques de cette époque.

En parallèle, ces recherches rappellent l’importance de préserver le patrimoine sous-marin, souvent menacé par les activités humaines et le changement climatique. Les scientifiques espèrent que cette potentielle identification encouragera des initiatives internationales pour protéger ces trésors archéologiques immergés.


En conclusion, l’épave du São Jorge pourrait bien être une clé pour mieux comprendre l’histoire des explorations maritimes européennes. Si cette hypothèse est confirmée, elle fera date dans le monde de l’archéologie maritime, offrant un nouveau regard sur l’héritage laissé par Vasco de Gama et ses contemporains dans l’océan Indien.