Le commerce de corne de rhinocéros est illégal depuis 2009 en Afrique du Sud. Depuis, le braconnage a explosé dans ce pays dans lequel vivent 80 % des rhinocéros restants dans le monde. Pour lutter contre ce fléau, des éleveurs sud-africains veulent rendre ce commerce de nouveau légal.
C’est ce mardi 22 septembre 2015, symboliquement en marge de la Journée Internationale du Rhinocéros, que des éleveurs sud-africains de cet animal plaidaient devant la justice pour obtenir le droit de vendre légalement les cornes de rhinocéros, afin de « porter un coup massif au braconnage qui décime l’espèce. »
Ce commerce est effectivement illégal en Afrique du Sud depuis 2009 et le moratoire décrété cette année-là sur la vente de corne de rhinos sur le marché sud-africain. Seulement depuis cette date, le pays qui abrite 80 % des rhinocéros survivants dans le monde a vu le braconnage exploser, décimant l’espèce. Rien qu’en 2014, 1 215 bêtes ont été massacrées, pour la plupart (544 exactement) dans le célèbre parc Kruger. « Nous approchons à grands pas du point de non-retour », explique Jaseph Bell, directeur Afrique Australe du Fond international pour la protection des animaux IFAW.
« Depuis ce moratoire, un rhino en Afrique du Sud vaut plus cher mort que vivant » déplore Izak du Toit, avocat de John Hume, qui élève plus de 1 000 rhinos sur sa ferme en Afrique du Sud et attaque le gouvernement en justice avec un autre éleveur. En effet, les chiffres de la vente de corne de rhinocéros au marché noir sont affolants, un trafic qui alimente notamment un marché clandestin de la médecine traditionnelle asiatique, principalement au Vietnam et en Chine, où l’on prête des vertus thérapeutiques à la poudre de corne.
Sur ce marché noir, un kilo de corne de rhino peut être évalué jusqu’à 65 000 $, soit environ 58 000 €, selon plusieurs ONG de défense des animaux. Selon l’IFAW, le trafic d’espèces d’animaux sauvages rapporte, et ce pour chaque année, environ 19 milliards de dollars. Une part excessivement importante revient au trafic de cornes de rhinocéros, qui se place tout simplement à la quatrième place des activités illégales les plus lucratives au monde, après le trafic de drogues, la contrefaçon sous toutes ses formes et la traite d’êtres humains. En pratique, la corne de rhinocéros peut être coupée sans blesser l’animal, et celle-ci repousse lentement par la suite.
De son côté, le gouvernement sud-africain explique que « le régime de régulation à l’époque était insuffisant pour empêcher les fuites entre le marché national et le trafic international. Le moratoire constitue pour l’instant un pas positif pour la protection des rhinos ». La décision du Tribunal de Pretoria n’est pas attendue avant la fin de cette année 2015.
Source : goodplanet