in

Vous êtes un adepte de l’homéopathie ? Plus pour longtemps…

Crédits : iStock

L’homéopathie, vous ne jurez que par ça. Convaincu(e) de son efficacité, vous n’hésitez pas à refuser des traitements médicamenteux lorsque vous êtes malade pour les remplacer par ces petites granules magiques. Mais, avez-vous vraiment raison d’y croire ? Pas si sûr…

L’homéopathie, comment ça marche ?

Le principe de l’homéopathie est simple : il repose sur la dilution. Le principe actif qui provoque le symptôme d’une maladie est dilué plusieurs fois dans de l’eau ou dans un mélange d’eau et d’alcool. Il est ensuite énergiquement secoué. Les produits peuvent prendre plusieurs formes : tubes de granules, pommades, ampoules…

« On choisit le produit qui, à forte dose, donnerait au malade, s’il était sain, des symptômes semblables à ceux dont il souffre. Donné à dose faible, ou infinitésimale, ce produit peut faire disparaître ces mêmes symptômes. Prenons un exemple : une piqûre d’abeille provoque un gonflement des articulations. Pour soulager les douleurs articulaires, on donnera donc une dose infime de venin d’abeille, car les symptômes des douleurs articulaires sont semblables à ceux d’une piqûre d’abeille », explique le Dr Albert-Claude Quemoun.

124 médecins partent en guerre contre l’homéopathie

Dans une tribune publiée par Le Figaro dimanche 18 mars dernier, 124 médecins dénoncent l’inefficacité de certaines médecines alternatives devenues très tendance ces dernières années, notamment l’homéopathie ou encore l’acupuncture.

D’après eux, l’homéopathie, qu’ils considèrent comme une « fake medicine », n’est pas si innocente qu’elle n’y paraît. En effet, elle présenterait plusieurs risques pour la santé. Tout d’abord, les patients atteints d’une maladie grave, comme le cancer, sont assurés de ne pas guérir avec la prise d’homéopathie, voire d’aggraver leur état de santé en repoussant les thérapies véritablement efficaces.

Par ailleurs, l’emploi massif de l’homéopathie a pour effet de nous surmédicaliser, laissant penser que des maladies bénignes, comme un simple rhume, doivent être traitées. En réalité, il est inutile de se soigner pour ce type d’affection qui ne dure pas plus de quelques jours.

Que disent les études scientifiques ?

Depuis 1985, de nombreuses études se sont penchées sur le cas de l’homéopathie. Et les résultats sont toujours les mêmes : les traitements homéopathiques sont considérés comme inefficaces. Lorsque vous avalez ces petites granules blanches, cela n’a pas plus d’effet sur votre corps que si vous avaliez une pilule de sucre.

Crédits : iStock

Pire, en 2017, certains produits homéopathiques destinés à soulager le mal de dents des bébés ont été sévèrement pointés du doigt. En effet, la FDA, l’agence de régulation américaine des médicaments, les soupçonne d’avoir été à l’origine du décès de 10 enfants et de l’hospitalisation de 400 autres. De quoi réfléchir désormais à deux fois avant de prendre de l’homéopathie.

L’homéopathie, un placebo ?

Même si l’homéopathie ne permet pas de soigner les patients, elle peut tout de même avoir pour effet de les apaiser. En effet, on connaît la puissance de l’effet placebo. Une prescription homéopathique à un patient convaincu de ses bienfaits, accompagnée d’une consultation avec un médecin compréhensif et bienveillant, peut effectivement permettre à un malade de se rétablir partiellement. Car quand le moral va, tout va.

De plus, de nombreux patients pensent qu’acheter des médicaments homéopathiques, c’est aussi contrecarrer les grands groupes pharmaceutiques connus pour n’être intéressés que par le profit, au détriment de la santé des malades. Or, c’est totalement faux, les produits homéopathiques étant également distribués, sous le nom d’autres marques, par les grands groupes pharmaceutiques.

Une pratique qui coûte cher à la Sécu

Dans leur tribune, les médecins signataires demandent à ce que l’homéopathie ne soit plus reconnue comme une pratique médicale. Ils vont même plus loin, préconisant de « ne plus autoriser à faire état de leur titre les médecins ou professionnels de santé qui continuent à promouvoir » ces pratiques.

Et pour cause, la Sécurité sociale, déjà en déficit lourd, rembourse les prescriptions homéopathiques à hauteur de 30 %. Or, désormais on le sait, ces « remèdes » sont totalement inutiles.

Sources : HuffPost ; Le Figaro