Si vous êtes un homme et que vous avez pour habitude de surfer avec votre smartphone sur les sites de grands médias, vous avez sûrement connu ces derniers jours la sensation de harcèlement. La raison ? Une campagne publicitaire choc contre le harcèlement de rue vécu par les femmes.
Libérées, délivrées ? Pas encore
Depuis quelques mois, la parole des femmes s’est libérée. Le harcèlement qu’elles subissent au quotidien, dans la rue, dans les transports en commun ou encore au travail n’est plus un tabou. Baisser la tête et se taire face aux agressions quotidiennes n’est plus une option. Une amende sanctionnant le harcèlement de rue est même envisagée par le gouvernement. Il était temps, me direz-vous !
Malheureusement, rien ne changera tant que les hommes, qui sont, rappelons-le, les premiers concernés, ne prendront pas conscience du sentiment d’humiliation et d’oppression que vivent les femmes au quotidien. Car ce n’est pas un seul « T’es bonne toi » ou « Un petit sourire ma jolie ? » que les femmes doivent supporter chaque jour, mais bien des dizaines et des dizaines. Attention en revanche à ne pas mettre tous les hommes dans le même panier : il est bon de rappeler qu’il existe des hommes dits « harceleurs » tout comme des hommes « non-harceleurs ».
Objectif : créer une prise de conscience
Afin de créer une prise de conscience chez les hommes, et à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, un collectif incluant les associations Stop harcèlement de rue, Les effronté-es et Paye Ta Shnek a lancé une campagne de publicité à grande échelle. Grâce à un partenariat avec les médias Libération, BFM, L’Express, GQ, Konbini et SoFoot, le collectif a mis en place un petit stratagème pour le moins innovant : s’introduire dans les téléphones des hommes et les harceler. L’objectif ? Leur faire comprendre que lorsqu’on dit « non », eh bien c’est non !
« Nous souhaitons créer un véritable mouvement, car cette cause transcende les âges, les lieux et les individus. Nous appelons les médias, les associations et le grand public à faire de ce combat le leur ». Fatima Benomar, porte-parole de l’association Les effronté-es.
Le dispositif de harcèlement publicitaire imaginé par Ogilvy Paris et mis en place les 7 et 8 mars est simple : lorsqu’un homme surfe sur le site d’un média partenaire, une publicité remplit l’écran avec l’inscription « Donne ton 06 une surprise t’attend ». Si l’homme cherche à fermer la publicité en cliquant sur « Non », une deuxième publicité réapparaît immédiatement : « Fais pas ton relou donne ton numéro ». L’homme cherche alors à cliquer une nouvelle fois sur « Non », et une troisième publicité s’affiche : « Tu dis non mais t’en as envie ». Énervant, non ? Pourtant, c’est exactement ce que vivent les femmes au quotidien.
Une initiative citoyenne qui aura, espérons-le, suscité quelques réactions chez nos amis masculins…
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