Comment le Japon s’est débarrassé des armes à feu, pour s’en porter beaucoup mieux aujourd’hui !

Tout le monde le sait : les armes à feu sont de véritables plaies dans certains pays. Par le biais de mesures très restrictives, le Japon a réussi à quasiment éradiquer les armes à feu à tel point que le nombre de morts par balle frôle la valeur nulle.

Les chiffres affichent un contraste assez incroyable : en 2014, alors que 33 599 personnes sont mortes par balle aux États-Unis, seulement 6 sont décédées dans de telles conditions au Japon, un chiffre proche du néant. Selon un article de la BBC, le pays du soleil levant a adopté de sévères mesures depuis 1958.

Iain Overton, directeur de l’ONG Action On Arm Violence, déclare à ce sujet :

« Dès que les pistolets ont fait leur entrée dans le pays, le Japon a mis en place une loi très stricte. C’est la première nation à avoir imposé des règles sur les pistolets dans le monde entier ; et je crois que ça a mené à une civilisation croyant fondamentalement que les armes à feu n’avaient pas de rôle à jouer dans la société civile. »

Les personnes désirant posséder une arme à feu au Japon font face à un véritable parcours semé d’embûches. Tout d’abord, ils doivent passer des tests relatifs à leur santé mentale ainsi que concernant une éventuelle consommation de drogue. Ensuite, ces personnes doivent passer un examen écrit et leur casier judiciaire est passé en revue s’ils en ont un.

Dans le cas où ces étapes sont validées, les intéressés participent à une journée de formation durant laquelle ils pourront se rendre dans un des trois armuriers de leur préfecture afin d’y acheter une arme. Le choix des armes est d’ailleurs ultra réduit puisque seulement des fusils de chasse et des pistolets à air comprimé sont disponibles.

Pour ce qui est des cartouches, la marge de manœuvre est également limitée. Les détenteurs d’armes à feu peuvent en acheter, mais doivent rapporter au magasin celles qu’ils avaient déjà achetées la fois d’avant. D’ailleurs, la police inspecte chaque arme achetée une fois par an et chaque personne armée doit repasser les tests initiaux qui l’ont autorisé à posséder une arme.

Au niveau statistique, le résultat est flagrant : sur 10 000 Japonais, 0,6 possèdent une arme alors que cette valeur atteint 6,2 au Royaume-Uni et 88,8 aux États-Unis. Même au niveau de la police, les armes à feu sont loin d’être une priorité dans le cadre de leurs interventions. En effet, seulement six malheureux coups de feu ont été tirés par la police japonaise en 2015 dans tout le pays. Cette dernière met plutôt l’accent sur les arts martiaux pour neutraliser les malfaiteurs.

Les policiers n’ont également aucunement le droit de posséder une arme en dehors de leurs heures de service, alors que cette question est par exemple posée en France à cause des attentats qui se sont produits sur notre territoire ces dernières années.

Si le Japon a réussi à réduire pratiquement à néant le nombre d’armes en circulation ainsi que les morts par balles, il subsiste une faille incarnée par les Yakuzas, la célèbre organisation criminelle. Bien que les crimes qui leur sont imputés sont en large baisse depuis une quinzaine d’années, ces derniers utilisent la ruse pour dissimuler des armes à feu.

Tahein Ogawa un policier nippon à la retraite, donne un exemple de subterfuge :

« Les criminels mettent leur arme à l’intérieur d’un thon, de manière à ce que cela ressemble à du poisson glacé. »

Sources : BBCSlate — Libération