#KuToo : les japonaises se révoltent contre l’obligation du port des escarpins à talons !

Crédits : capture YouTube / The Japan Times

Alors que le Japon était l’un des pays où l’impact du mouvement #MeToo avait été le moins important, un autre mouvement est récemment devenu le symbole d’une lutte : #KuToo. Au pays du soleil levant, de nombreuses femmes s’insurgent ainsi contre l’obligation de porter des talons dans les administrations et entreprises.

Une pétition a été lancée

Le 6 juin 2019, les réseaux sociaux au Japon se sont érigés contre un ministre japonais ayant pris une position très conservatrice concernant le port des talons durant le travail. En effet, Takumi Nemoto a expliqué devant le Parlement du pays qu’il s’agissait d’une coutume normale. Le Premier ministre Shinzo Abe, tout aussi conservateur, a quant à lui parlé de quelque chose de « socialement accepté », mais également « professionnellement nécessaire et approprié ».

Ces hommes politiques réagissaient à un mouvement de révolte de jeunes salariés contre l’obligation de porter des escarpins à talons. Depuis février, une pétition baptisée #KuToo lancée par la comédienne Yumi Ishikawa circule sur la plateforme change.org. À l’heure actuelle, plus de 25 000 personnes l’ont signé.

« Ne forcez pas les femmes à porter des hauts talons au travail. »
Crédits : change.org

Quel est le problème lié aux talons ?

Évoquons le fait que « KuToo » représente un jeu de mot en japonais, mélangeant les mots « kutsu » (chaussure) et « kutsuu » (douleur). Le mot « Too » fait quant à lui référence au célèbre mouvement #MeToo qui n’avait pas été beaucoup suivi au Japon. Rappelons que les escarpins à talons sont des chaussures inconfortables pouvant traumatiser et blesser les pieds, comme en témoignent de nombreuses publications sur les réseaux sociaux.

Yumi Ishikawa a tenté de sensibiliser le gouvernement au sujet. Le 5 juin 2019, la pétition lancée par la comédienne a été remise à des hauts fonctionnaires du ministère de la Santé et du Travail. Le but ? Obtenir le vote d’une loi interdisant aux employeurs d’obliger les femmes à porter des talons. Outre les douleurs que ce type de chaussures occasionnent, cette obligation est jugée sexiste et a été qualifiée de harcèlement.

En effet, certaines femmes expliquent que certaines sociétés ou administrations n’obligent pas formellement les femmes à porter des talons. En revanche, les responsables hiérarchiques exerceraient une pression continue à ce sujet. L’uniformité est également dénoncée, à savoir le fait que les femmes doivent arborer la même tenue, des escarpins à la coupe de cheveux. Pour ces femmes, il s’agit de codes de beauté définis la plupart du temps par des hommes.

Sources : Les Echos – RFI

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