Quand la BBC prend notre smartphone pour celui d’un réfugié

La chaine britannique propose à tous une prise de contrôle temporaire de nos smartphones afin de montrer ce que représente le chemin semé d’embuches que les réfugiés prennent pour arriver jusqu’à nos frontières. Informative et touchante, cette initiative mérite d’être saluée.

« Durant quelques minutes, votre téléphone sera celui d’un réfugié » nous prévient-on.

Dès le début de cette « prise de contrôle », il nous est rappelé que le téléphone est le seul appareil technologique que le réfugié prend soin d’embarquer avec lui, car ce dernier est tout simplement vital. La BBC est à l’origine de cette vidéo (visible en fin d’article), une idée construite avec l’aide d’une centaine de témoignages de migrants et de membres de personnels humanitaires.

La mise en scène est originale et rappelle un autre travail réalisé par Le Monde en fin d’année 2015, un article long format intitulé Dans le téléphone d’une migrante syrienne. Ici, la BBC a carrément adapté la forme de la vidéo au mobile, mais le fond reste le même : montrer le calvaire que vivent les réfugiés.

En qualité d’outil cartographique, notre téléphone devient donc celui d’un réfugié se préparant au voyage depuis l’Irak, l’Afghanistan ou la Syrie, et tentant d’embarquer depuis la Turquie, plus précisément depuis le port d’Izmir, faisant face à la Grèce. Le smartphone se mue ensuite en outil de géolocalisation lorsqu’il s’agit de se repérer en pleine Mer Méditerranée (coordonnées) et sert également d’outil de communication, afin de joindre la famille ou de potentiels passeurs.

Les émotions éprouvées par les réfugiés sont palpables, par exemple la solitude, la détresse ou encore la peur. De plus, il est aisé de se rendre compte des problèmes techniques liés au smartphone lui-même, tels que le manque de batterie, les soucis de réseau, ou tout simplement le côté fragile des appareils. Nous sont également montrées les relations parfois houleuses avec les autres personnes rencontrées sur le chemin, à qui il est souvent difficile de faire confiance.

Voici la vidéo réalisée par la BBC :

Sources : Télérama – 20 Minutes