Ces dirigeants politiques qui ne respectent pas la liberté de la presse mais qui ont marché pour Charlie

Le dimanche 11 janvier dernier, une image forte de la marche républicaine a fait le tour du monde, celle qui regroupait une quarantaine de représentants d’États. Mais au sein du cortège, la liberté de la presse n’avait pas que des amis. Reporters Sans Frontières s’est indigné « de la présence de représentants de pays répressifs de la liberté de l’information. »

Reporters Sans Frontières (RSF) dénonce une récupération indigne et appelle à la solidarité avec tous les Charlie du monde. C’est en ces termes que s’est indignée dans un communiqué, dimanche, l’association qui lutte pour la liberté de l’information. Car parmi les représentants étrangers rassemblés autour de François Hollande, certains faisaient tache, dirigeant parfois des pays où des journalistes sont incarcérés en ce moment même. RSF tient d’ailleurs un classement mondial de la liberté de la presse. Certains pays représentés dimanche font pâle figure dans ce classement regroupant 180 pays. Qui sont-ils ?

  • L’Égypte – 156e/180 au classement RSF – Représentée par Sameh Choukry, Ministre des Affaires Étrangères
  • La Turquie – 154e au classement RSF – Représentée par Ahmet Davotoglu, Premier Ministre
  • La Russie – 148e au classement RSF – Représentée par Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires Étrangères
  • La Jordanie – 141e au classement RSF – Représentée par le Roi Abdallah II et la Reine Rania
  • L’Algérie – 121e au classement RSF – Représentée par Ramtane Lamara, Ministre des Affaires Étrangères
  • Les Émirats arabes unis – 118e au classement RSF – Représentés par le cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane, Ministre des Affaires Étrangères
  • Le Gabon – 98e au classement RSF – Représenté par Ali Bongo, Président
  • Le Bénin – 75e au classement RSF – Représenté par Boni Yayi, Président
  • La Hongrie – 64e au classement RSF – Représentée par Viktor Orban, Premier Minsitre

« Nous devons nous montrer solidaires de Charlie sans oublier tous les Charlie du monde. Il serait intolérable que des représentants d’États étrangers qui réduisent les journalistes au silence dans leurs pays profitent de l’émotion pour tenter d’améliorer leur image internationale. Il est à craindre que, de retour dans leurs pays, ces manifestants officiels continuent leurs politiques répressives. Nous ne devons pas laisser les prédateurs de la liberté de la presse cracher sur les tombes de Charlie Hebdo. » C’est indigné dans le communiqué Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters Sans Frontières. L’intégralité de ce communiqué est à consulter ici.

En revanche, on peut aussi se réjouir de la présence des bons, des très bons élèves de la liberté de l’information. Ainsi, la Finlande (1ère au classement RSF), les Pays-Bas (2ème) et la Norvège (3ème) étaient représentés par leurs chefs de gouvernement.

Sources : reporterssansfrontières, france24