De fausses cornes de rhinocéros en 3D pour réduire le braconnage ?

Une start-up amĂ©ricaine a crĂ©Ă© de fausses cornes de rhinocĂ©ros grâce Ă  l’impression 3D. Cela permettrait-il de rĂ©duire le braconnage ou ne ferait-il que l’empirer ?

Le business autour des cornes de rhinocĂ©ros ne fait que croĂ®tre : l’extinction prochaine de l’espèce et les vertus aphrodisiaques que les Asiatiques associent aux cornes broyĂ©es sont deux facteurs de l’augmentation des prix. Les cornes de rhinocĂ©ros peuvent ĂŞtre vendues pour 25 000 Ă  200 000 euros, le prix variant selon la taille.

De la kĂ©ratine, de l’ADN de rhinocĂ©ros et le tour est jouĂ© ! Le tout, sous la forme d’une poudre sèche, est imprimĂ© en 3D et c’est en une corne gĂ©nĂ©tiquement similaire Ă  celle du rhinocĂ©ros qu’il se transforme. L’entreprise Pembient, de San Francisco, à l’origine de ce projet, vise un prix de vente entre 3 000 et 25 000 euros, soit beaucoup moins que celui d’une vĂ©ritable corne. La sortie d’une bière brassĂ©e avec la synthĂ©tique est mĂŞme envisagĂ©e.

Le PDG de Pembient, Matthew Markus, affirme que la corne imprimĂ©e en 3D est « aussi pure que celle d’un rhinocĂ©ros d’il y a 2 000 ans », c’est-Ă -dire qu’elle ne prĂ©sente pas de traces de pesticides ou de radioactivitĂ© de Fukushima, que peut abriter une corne de rhinocĂ©ros d’aujourd’hui. Selon l’entreprise, la commercialisation de ces fausses cornes permettrait de rĂ©duire le braconnage et de sauver beaucoup de rhinocĂ©ros puisque leurs cornes ne seraient plus aussi convoitĂ©es.

Cependant, la directrice de l’International Rhino Foundation, Susie Ellis, n’approuve pas le projet, car il pourrait au contraire renforcer le braconnage. Elle explique : « La vente de corne synthĂ©tique ne rĂ©duira pas la demande de corne de rhinocĂ©ros et pourrait conduire Ă  plus de braconnage, car elle augmente la demande de ‘corne rĂ©elle’. En outre, la production de la corne synthĂ©tique encourage sa valeur mĂ©dicinale prĂ©tendue, alors que la science n’a jamais pu prouver cela. »

Sources : Le Vif, Huffington Post.

– Illustration principale : Azur Enchères Cannes