Chaque année dans le monde, ce sont 1,3 milliard de tonnes de denrées alimentaires qui sont jetées à la poubelle (FAO). 10 millions de tonnes pour la France. Une surconsommation qui provoque un gâchis insupportable, s’opérant à tous les niveaux de la chaîne alimentaire. En Belgique, les supermarchés sont désormais obligés de redistribuer les invendus alimentaires aux associations d’aide alimentaire.
C’est en 2013 que le maire de la petite ville de Herstal, dans la banlieue de Liège, a eu une idée pour commencer à lutter de manière concrète contre le gaspillage alimentaire. En Belgique, un permis d’environnement est requis pour pouvoir exploiter un commerce. Ce permis doit être renouvelé régulièrement, et l’année dernière, lors du renouvellement du permis d’environnement du supermarché Carrefour de Herstal, Frédéric Daerder, maire, et son conseil municipal ont intégré une clause obligeant l’enseigne à redistribuer ses invendus alimentaires à des associations. Double objectif ici, avec la lutte contre le gaspillage, mais aussi et surtout, l’aide aux personnes dans le besoin.
« Ces permis arrivent régulièrement à échéance. Nous y avons vu l’opportunité d’y insérer cette disposition. Les magasins sont alors obligés de proposer aux associations reconnues par la banque alimentaire les invendus encore consommables, avant de les mettre dans la filière déchets si celles-ci ne les récupèrent pas. » Une clause qui a ensuite été ajoutée à l’ensemble des permis d’environnement des supermarchés de la ville, et que d’autres communes, comme Namur, appliquent désormais.
Une proposition à l’échelle européenne
Frédéric Daerden, le maire de Herstal, devant l’accueil positif et l’exemple qui a été fait de son initiative en Belgique, a également déposé une requête auprès de la Commission européenne afin qu’il soit instauré une loi reprenant cette idée, mais adaptée à grande échelle. Car aujourd’hui en Europe, ce sont 16 millions de personnes qui ont besoin des aides alimentaires offertes par les différentes associations, et 80 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Les chiffres sont alarmants, et ne cessent de croître. Alors même si le contrôle du respect de ces mesures prises en Belgique est compliqué à mettre en place, c’est l’initiative que l’on salue. De même que Berlin, qui s’est équipé de réfrigérateurs en libre-service dans la ville pour y déposer de la nourriture, nos voisins européens montrent la voie.
source : consoglobe