Les États-Unis veulent savoir pourquoi l’État Islamique possède autant de véhicules Toyota

À observer les vidéos de propagande du groupe terroriste Etat Islamique, on réalise que les véhicules pick-up de Toyota font quasiment toujours partie de la panoplie du groupe. Les États-Unis ont ouvert une enquête pour comprendre comment ils se les procurent.

Ce sont des centaines de pick-up Toyota, le constructeur automobile japonais, qui sont aujourd’hui entre les mains des membres du groupe terroriste Etat Islamique, qui s’affichent au volant de ces véhicules dans leurs vidéos de propagande. Deux modèles particulièrement robustes comptent parmi les favoris du groupe, les Hilux et les Land Cruiser. Ils font quasiment partie de la « panoplie Etat Islamique » comme le déclare Mark Wallace, PDG de l’ONG Counter Extremism Project.

Selon la chaîne d’informations américaine ABC, les officiels du contre-terrorisme américain ont décidé d’ouvrir une enquête pour comprendre comment des centaines de véhicules de ce type ont pu se retrouver sur ces territoires contrôlés par l’EI, demandant notamment des explications au constructeur japonais.

Deux premières explications apparaissent sur leur origine. En 2014, le département d’État américain avait livré 43 véhicules Toyota aux rebelles syriens, opposés aux jihadistes. Ces derniers ont donc pu récupérer ces véhicules. Autre élément de réponse, entre 2014 et 2015, plus de 800 véhicules ont disparu de Sydney en Australie. Selon des experts en terrorisme, ceux-ci auraient été exportés vers les territoires aux mains de l’EI.

Seulement, pour le contre-terrorisme américain, le fait que bon nombre de ces véhicules soient de même année et de même couleur laisse supposer qu’ils ont été directement achetés. Si on ne vend plus de Toyota en Syrie depuis 2012, c’est encore le cas en Irak, pays voisin, et les ventes de Hilux et de Land Cruiser ont tout simplement triplé entre 2011 et 2013. « Nous passons notre temps à combattre ces terroristes, donc on ne peut pas dire qu’on contrôle la frontière entre l’Irak et la Syrie » concède Saad Maan, brigadier général irakien.

C’est donc au constructeur japonais à qui il est demandé des explications, lequel a fourni aux autorités américaines les informations sur son réseau de distribution au Moyen-Orient ainsi que sur les procédures existantes pour en garantir l’intégrité. Pour le porte-parole de la marque, celle-ci ne vend pas de véhicules à « des clients qui pourraient ensuite les utiliser ou les modifier pour un usage paramilitaire ou terroriste », même s’il concède qu’il n’est pas possible de tracer chaque véhicule volé ou vendu par un intermédiaire. Une position peu appréciée par Mark Wallace, qui déclare que ce traçage est relativement simple à effectuer. « Je ne crois pas que Toyota cherche intentionnellement à tirer profit de Daech, tempère-t-il. Mais ils devraient faire plus d’efforts », déclare-t-il.

Source : Abc

  • Illustrations : ABC News