L’ex-président de l’URSS a pris la parole dernièrement. Celui qui avait amorcé avec les États-Unis un projet de réduction des armes nucléaires dans les années 1990 ne cache pas ses inquiétudes pour le futur.
Mikhaïl Gorbatchev a été président de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) entre mars 1990 et décembre 1991. Grand réformateur, il lança la libéralisation économique, culturelle et politique dans le pays. Malgré les échecs, on retiendra la mise en place d’un processus de réduction des armes nucléaires de manière conjointe avec les États-Unis.
Dans une tribune du magasine Time parue le jeudi 26 janvier 2017, l’ancien président soviétique a tenté de tirer la sonnette d’alarme :
« Nos dirigeants politiques semblent désorientés et perdus », a-t-il déclaré.
Mikhaïl Gorbatchev évoque une situation mondiale très préoccupante avec une « nouvelle course à l’armement » qu’il faut absolument « stopper ». La situation actuelle lui semble en effet « trop dangereuse ». Selon lui, « les dépenses militaires qui augmentent » sont un signe fort de ce danger, tout comme les discours belligérants des dirigeants qui privilégient en général l’armement à l’éducation.
« On trouve facilement de l’argent pour développer des armes sophistiquées dont la puissance destructrice est équivalente à celle des armes de destruction massive ; pour construire des sous-marins dont un seul missile serait capable de détruire la moitié d’un continent », a-t-il indiqué.
De plus, les armes, chars et autres véhicules blindés des forces russes ainsi que celles de l’OTAN n’ont jamais été si proches les unes des autres, laissant craindre le pire. Auparavant, la rigueur ne permettait qu’un déploiement plus distant. Le contexte particulièrement tendu en Corée du Nord, à un point jamais atteint depuis le maintien de l’ordre de 1953, a aussi son importance.
Nul doute que l’ancien chef d’État pense à une troisième guerre mondiale et c’est pour cette raison que ce dernier a appelé le nouveau président des États-Unis, Donald Trump, ainsi que l’actuel dirigeant russe, Vladimir Poutine, à interdire purement et simplement l’usage du nucléaire à des fins militaires. Ce n’est malheureusement pas gagné ! Un appel aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU a cependant été lancé, réclamant une résolution rendant inacceptable un éventuel conflit nucléaire.
Rappelons que la simple élection de Donald Trump à la Maison-Blanche a dernièrement fait avancer de 30 secondes l’Horloge de l’Apocalypse (Doomsday Clock), en raison de ses multiples déclarations sur ses intentions ainsi que des mesures déjà prises.