En France, une pétition inédite a fait son apparition sur la toile il y a quelques semaines. Elle appelle à développer la contraception masculine. Or, cette pétition tient sa spécificité dans le fait que des hommes l’ont rédigée et publiée.
La recherche ne se déroule pas assez rapidement
La contraception masculine se développe depuis des années, mais aucune solution n’est encore réellement viable. Depuis 2017, des chercheurs américains travaillent sur un gel contraceptif et en 2015, des scientifiques japonais expliquaient avoir découvert qu’un médicament utilisé dans le cadre de greffes pouvait avoir un effet inhibiteur sur la capacité des spermatozoïdes à pénétrer la barrière naturelle de l’ovule de la femme.
Néanmoins, un nombre important de personnes estiment que la recherche ne va pas assez vite. Dernièrement, une pétition française a ainsi fait son apparition sur la plateforme Change.org. Baptisée « Appel à développer la contraception masculine : arrêtez de vous dorer la pilule ! », cette pétition a la particularité d’avoir été rédigée par des hommes et publiée par le journal Libération.
À l’heure où sont écrites ces lignes, la pétition totalise plus de 30 000 signatures pour un objectif à 35 000. Après avoir atteint cet objectif, les responsables enverront le document à François Braun, ministre des Solidarités et de la Santé, ainsi qu’à Isabelle Rome, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes.
Une situation de moins en moins acceptable
La pétition donne de nombreux éléments et permet ainsi d’informer le public. En 2022, en France, le contrôle des naissances reste encore à la charge des femmes, comme le prouvent les consultations concernant la contraception : 200 pour les hommes contre 21 000 pour les femmes. Si la pétition pointe l’existence de solutions, celle-ci dénonce surtout la lenteur des recherches qui pourraient permettre de démocratiser ces mêmes solutions. La promesse d’une pilule de contraception masculine remonte d’ailleurs aux années 1980, mais force est de constater que celle-ci n’est toujours pas disponible.
Outre les alternatives à l’étude, la pétition rappelle l’existence de la vasectomie qui coûte une soixantaine d’euros et dont presque l’intégralité est remboursée par la Sécurité sociale. De plus, il est possible de faire congeler son sperme avant de subir l’intervention. Néanmoins, malgré ces « avantages », moins de 1 % des hommes y ont recours en France alors qu’au Royaume-Uni et au Canada par exemple, cela concerne plus d’un homme sur cinq.
En l’absence de solutions de contraception masculine moins invasives et de motivation de la part des hommes, ces derniers continuent de se reposer sur leur partenaire pour assurer cette protection. Or, cela semble de plus en plus inacceptable pour de nombreuses personnes, dont des hommes. Parmi les signataires de la pétition, nous retrouvons le médecin Baptiste Beaulieu, le psychiatre Christophe André, l’humoriste Guillaume Meurice ou encore le journaliste Samuel Étienne.