Clara Zerbib, rédactrice conso
Votre conscience écologique vous démange ? Alors sachez qu’en plus des panneaux solaires ou des toilettes sèches, il existe un moyen de rendre votre maison encore plus écologique. Comment ? En remplaçant votre fosse septique par une station de phytoépuration, aussi appelée jardin d’assainissement. Pour en savoir plus, c’est par ici !
Tout le monde peut-il opter pour la phytoépuration ?
Avant toute chose, il est bon d’indiquer que tout le monde ne peut pas installer une station de phytoépuration chez soi. Et pour cause, avoir une maison avec un petit bout de jardin est essentiel. Dans ce cas, l’installation, qui coûte environ 5 000 euros, est relativement simple, esthétique, sans odeurs, facile d’entretien mais aussi et surtout 100% écologique.
Vous l’aurez compris, le jardin d’assainissement naturel ne s’adresse pas aux habitants des villes reliés au tout-à-l’égout, mais plutôt aux habitants des campagnes qui sont équipés de fosses septiques.
Toutefois, certains professionnels parviennent désormais à élargir le public concerné par la phytoépuration. En effet, une station de phytoépuration flottante, créée en partenariat avec Aquashell, est par exemple envisageable. Elle concerne les maisons flottantes (péniches, paquebots…) mais aussi les terrains non viabilisés équipés d’habitations telles que des mobil-homes ou des yourtes.
Bon à savoir : si vous décidez d’installer un dispositif d’assainissement autonome dans votre maison, pensez à demander au préalable l’autorisation auprès de la mairie de votre commune.
Qu’est-ce que la phytoépuration ?
La phytoépuration est en fait le traitement écologique des eaux usées grâce aux plantes et aux bactéries. Le procédé est simple : les eaux usées provenant des toilettes, de la salle de bain ou de la cuisine de votre maison sont amenées vers un endroit bien particulier de votre jardin.
Cet endroit est composé de filtres plantés, c’est-à-dire de sable et de plantes dite épuratrices. Il s’agit le plus souvent de plantes persistantes émergentes, comme les bambous, les roseaux, les laîches ou encore les massettes. Ces plantes possèdent, au niveau de leurs racines, des bactéries qui permettent de filtrer mais aussi d’assainir les eaux usées qu’elles reçoivent.
Et pour cause, ces bactéries se nourrissent des nutriments et des polluants (nitrates, phosphates et métaux) contenus dans les eaux usées, et notamment dans les urines et les matières fécales. De plus, les filtres plantés permettent de traiter les bactéries pathogènes, évitant ainsi la contamination du milieu naturel. Après avoir été filtrées, les eaux usées traitées peuvent donc être réutilisées au jardin.
Comment ça marche ?
Dans une station de phytoépuration, plusieurs étapes sont nécessaires pour traiter les eaux usées domestiques :
- Le traitement des grosses particules: tout d’abord, les eaux usées cheminent jusqu’à un premier bassin dans lequel sont installés de petits cailloux ainsi que des plantes épuratrices. Il s’agit de la première étape de filtration de l’eau. Les grosses particules sont stoppées et décomposées pour ensuite être transformées en compost.
- Le traitement des polluants : ensuite, les eaux usées se rendent jusqu’à un deuxième bassin filtrant dans lequel les plantes absorbent les polluants présents dans l’eau. Les polluants ménagers ainsi que les polluants présents dans les excréments sont décomposés. Une fois dissous, ils sont traités dans le massif de sable, et notamment au niveau des racines des plantes, par les bactéries qui y sont associées.
- Le traitement biologique : enfin, les composts stockés au niveau des racines des plantes sont décomposés par les bactéries et transformés en nutriments. Une partie des nutriments est utilisée par les plantes pour permettre leur croissance et leur développement. L’eau est alors naturellement assainie et dépolluée.
Les avantages et les inconvénients de la phyto-épuration
C’est bien simple, la phytoépuration ne présente quasiment que des avantages :
- Il s’agit d’une solution alternative plus facile d’entretien et donc moins coûteuse qu’une fosse septique. En effet, seuls de légers travaux de jardinage sont nécessaires. En revanche, une fosse septique doit être vidangée une fois par an.
- Le jardin d’assainissement naturel a une durée de vie aussi longue que la maison pour laquelle il a été installé. Ainsi, les plantes n’ont pas besoin d’être replantées au fur et à mesure des années.
- La station de phytoépuration s’intègre parfaitement au paysage puisqu’elle est composée uniquement de plantes.
- Contrairement à ce que l’on pourrait penser, elle ne dégage pas de mauvaises odeurs grâce au merveilleux travail des bactéries.
- Les bénéfices pour l’environnement sont considérables : non seulement la phytoépuration permet d’économiser l’eau et l’électricité mais en plus elle est issue d’un procédé entièrement naturel. C’est donc la solution la plus écologique qui soit en matière d’assainissement.
Finalement, la phytoépuration ne présente qu’un seul inconvénient : même si elle est beaucoup moins énergivore que les autres méthodes d’assainissement, elle peut tout de même nécessiter l’installation d’une pompe de levage afin de faciliter l’écoulement de l’eau. Et ce notamment si le terrain sur lequel la station est installée n’est pas en pente. Mais c’est le cas de tous les systèmes d’assainissement que l’on trouve actuellement sur le marché.
Toutefois, si l’électricité est coupée lors des départs en vacances par exemple, cela n’aura aucune incidence sur le bon fonctionnement du jardin d’assainissement.
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