Signé par une douzaine de pays en 1959, ce traité définit les règles qui s’appliquent à ce continent situé au Pôle Sud. Alors que certains pays, dont la France, ont revendiqué des territoires, le Traité sur l’Antarctique est destiné à s’assurer que la zone ne sera pas employée autrement qu’à des fins pacifiques, sans aucun conflit entre les pays.
Entré en vigueur en 1961, le Traité sur l’Antarctique a été signé par 12 pays : l’Argentine, l’Australie, le Chili, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et la France qui ont revendiqué des possessions sur le continent, ainsi que d’autres pays tels que le Japon, l’Afrique du Sud, la Belgique auxquels s’ajoutent les États-Unis et l’URSS (repris par la Russie). Ces deux derniers pays apparaissent sur ce même traité alors qu’à l’époque, nous sommes en pleine guerre froide.
N’importe quel autre pays est invité à se joindre à l’accord et aujourd’hui, on compte pas moins de 53 pays au total l’ayant signé. Le traité ne remet pas en question les revendications territoriales faites par certains états, mais n’autorise aucune nouvelle revendication ni d’extension des anciennes revendications. Le but du traité est d’avant tout installer une paix durable sur le continent.
« Aucun acte ou activité intervenant pendant la durée du présent Traité ne constituera une base permettant de faire valoir, de soutenir ou de contester une revendication de souveraineté territoriale dans l’Antarctique, ni ne créera des droits de souveraineté dans cette région. », Article IV du traité visible sur le site de l’observatoire des armements.
Aucune militarisation ni aucun conflit ne sont autorisés, tout comme les pratiques telles que les essais nucléaires (Article V) et le rejet de déchets radioactifs. D’ailleurs, toute autre forme de pollution est totalement proscrite au sud du 60e parallèle sud.
« Les observations et les résultats scientifiques de l’Antarctique seront échangés et rendus librement disponibles », Article III.
Le traité a également pour vocation de favoriser les échanges (et la transparence) entre les états ayant installé des bases scientifiques. Les recherches sont donc permises à la condition que chaque état puisse être au courant de ce que fait le voisin. Les disciplines faisant l’objet de recherches dans l’Antarctique sont : la glaciologie, la climatologie, la géologie ou encore l’astronomie et la biologie. De plus, la médecine et la psychologie font aussi partie des champs de recherche concernant les scientifiques eux-mêmes.
Ce traité fait de l’Antarctique une « terre de sciences » placée sous le signe du pacifisme. Cependant, nous savons que le continent est regorge de matières premières telles que des minerais précieux (or, Uranium) ainsi que des sources d’énergies fossiles comme le pétrole ou encore le charbon en très grande quantité. Ce qui freine pour l’instant les velléités d’exploitation du continent est la difficulté d’accès à ces ressources situées sous la glace.
Mais lorsque les terriens auront épuisé presque toutes les ressources « facilement » accessibles et dans le cas où notre modèle de société ne changerait pas, il faudra bien aller chercher des matières quelque part. L’Antarctique restera-t-il une zone pacifique encore longtemps ?
Sources : ONU — Secrétariat du Traité de l’Antarctique — L’observatoire des armements