Le verdict d’une récente étude britannique devrait plutôt contrarier les amateurs d’alcool : plus de 5 à 6 verres d’alcool par semaine pourrait contribuer à faire perdre au consommateur plusieurs années d’espérance de vie.
Et si un verre d’alcool par jour pouvait réduire notre espérance de vie ? C’est justement la conclusion d’une étude, publiée dans la revue The Lancet le 14 avril 2018, qui a suivi près de 600.000 buveurs aux quatre coins du globe. Selon les chercheurs d’outre-Manche, boire plus de 100 grammes d’alcool pur par semaine, c’est-à-dire l’équivalent de 5 pintes de bière ou 8 verres ballon de vin, réduirait notre espérance de vie. Plus précisément, la consommation de 100 à 200 g d’alcool (ou plus) par semaine correspondrait à une perte de 1 à 2 ans d’espérance de vie. Au-delà de 350 g d’alcool hebdomadaire, cette même perte se situerait alors entre 4 et 5 ans.
Deux jours après la publication de cette étude, des médecins et militants contre l’alcoolisme français ont publié un document intitulé Les 10 mesures efficaces pour protéger des risques de l’alcool (PDF / 6 pages). Les auteurs de cette publication indiquent qu’en moyenne, 49.000 personnes meurent chaque année en France à cause de leur consommation d’alcool, dont 15.000 qui développent des cancers.
Par ailleurs, selon les médecins, l’alcool représenterait la première cause de mortalité des jeunes de 18 à 25 ans, mais également la première cause évitable de retard mental chez l’enfant, ainsi que la deuxième cause connue d’hospitalisation. En effet, l’alcool déclenche 40% des viols, 40% des violences familiales (et conjugales) ainsi que de très nombreux accidents de la route.
Amine Benyamina, médecin et professeur de psychiatrie à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif (et signataire du document), a commenté l’étude parue dans The Lancet :
« Oui, au-delà de 5 à 6 verres par semaine, l’alcool rogne votre espérance de vie. Une seconde étude vous dira peut-être qu’il s’agit de 4 à 5 verres et une troisième de 6 à 7 verres. Mais ce qui est sûr, c’est qu’en France les recommandations du ministère de la Santé dépassent de loin le seuil sanitaire. Cette étude prouve ce que nous disons depuis plusieurs années. »
Enfin, rappelons tout de même que cette recommandation du ministère de la Santé concernant l’addiction à l’alcool, qui a été mise à jour en septembre 2017, est relative à une dose d’alcool doublement supérieure à la dose idéale indiquée dans l’étude britannique.
Sources : Doctissimo – L’Obs