Selon un sondage, un français sur deux va bouder la Coupe du monde de football 2022 au Qatar

drapeau coupe du monde FIFA
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Un sondage publié par Amnesty International indique que seulement 48 % des français regarderont au moins un match de la prochaine coupe du monde de football à la télévision. Ce chiffre ainsi que d’autres s’inscrivent dans un contexte ou la défiance se mêle aux appels au boycott.

Pas seulement un boycott des matchs à la TV

Si les problèmes autour de la prochaine coupe du monde au Qatar concernent beaucoup l’écologie (par exemple la climatisation dans les stades), le plus révoltant reste la façon dont ont été traités les ouvriers immigrés ayant participé à la construction des stades. Rappelons tout de même que pas moins de 6 500 de ces travailleurs auraient perdu la vie sur les chantiers. L’enquête réalisée par YouGov et publiée par Amnesty International le 15 septembre 2022 concerne 17 477 adultes dans une quinzaine de pays. Or, le sondage indique que 48 % des français ne regarderons peut-être qu’un seul match à la télévision.

Toutefois, le chiffre le plus impressionnant reste le suivant : 73 % des sondés souhaiteraient que la FIFA utilise les recettes de la compétition pour indemniser les travailleurs et les travailleuses ayant souffert lors de la préparation du tournoi. Par ailleurs, 67 % des personnes ayant participé à l’étude désirent que leur fédération nationale de football s’exprime publiquement au sujet des problèmes en matière de droits humains en lien avec la coupe du monde. En France, la FFF n’a pas encore pris la parole sur le sujet, mais 70 % des sondés français aimeraient voir une telle intervention. Ainsi, il n’est pas seulement question d’un boycott des matchs à la télévision.

chantier stade
Crédits : TonyIaniro / iStock

Pour la création d’un programme de réparation

Les résultats du sondage viennent soutenir la campagne #PayUpFIFA, lancée en mai 2022 par une coalition d’organisations de défense des droits humains qui réunit Amnesty International, mais aussi des associations de fans et des syndicats. L’objectif ? Demander à la FIFA de créer un fonds d’indemnisation des travailleurs et travailleuses et surtout empêcher que d’autres abus ne se produisent à l’avenir. La FIFA aurait indiqué à Amnesty International que la proposition était étudiée, mais pour l’instant, la fédération n’a fait aucune annonce publique.

Plus précisément, Amnesty International appelle la FIFA et le Qatar à collaborer sur la mise en place d’un programme de réparation, avec la participation de représentants des travailleurs eux-mêmes, des syndicats ainsi que de l’Organisation internationale du travail et de la société civile. Une première réunion sur le sujet devrait avoir lieu le 20 novembre 2022. Le programme prévoit des frais d’indemnisation pour le paiement des salaires en retard, le remboursement de frais d’embauche exorbitants payés par les travailleurs et le paiement d’indemnités pour les blessés et les morts. Le programme prévoit également le soutien d’initiatives pour la protection des droits des travailleurs à l’avenir.

Le soutien le plus fort à l’indemnisation provient du Kenya : 93 % des sondés. Il faut dire que des milliers de ressortissants de ce pays travaillent au Qatar où Amnesty International a récolté des informations au sujet de nombreux abus. Il est notamment question de travail forcé dans les domaine de la sécurité et du bâtiment, un problème concernant également les employés de maison. Parmi les résultats les plus hauts, nous retrouvons le Mexique (86 %), l’Espagne (83 %), l’Argentine (81 %), la Finlande (79 %) et la Belgique (77 %).