Trois idées reçues sur la Corée du Nord, ce pays que l’on ne connaît pas si bien

Le week-end dernier, la Corée du Nord fêtait les 70 ans de son existence. Considéré comme le plus fermé des pays du monde, il semble que certaines idées reçues, sans être fausses, font l’objet d’une réalité sur place un peu plus complexe. Explications.

La Corée du Nord est perçue comme hermétique aux influences venant de l’étranger, doté d’un régime qui prône les exécutions primaires, ou encore pourvu d’une classe dirigeante au train de vie calqué sur l’occident. Cependant, il semblerait qu’il faille chercher un peu plus pour comprendre que la réalité des choses est plus compliquée.

Le pays le plus hermétique au monde

Malgré le fait que voyager en Corée du Nord demeure un exercice difficile, blogs et sites de voyageurs consacrés à ce pays se multiplient. La Corée du Nord tente de faire des efforts pour redorer son image, bien que rien ne soit parfait. Par exemple, au mois de septembre 2015, la chaine américaine CNN a été autorisée à filmer un des centres spatiaux du pays, mais pas l’intérieur. Comme il est possible de le voir dans la vidéo ci-dessous, certains officiels regrettent de ne pas pouvoir guider les journalistes à l’intérieur.

Autre fait : le marathon de Pyongyang était réservé aux coureurs professionnels seulement, qu’ils soient nord-coréens ou étrangers. Depuis 2013, il est ouvert à n’importe qui, tandis que la promotion de l’événement est assurée par une agence anglaise basée à Pékin et une seconde américaine basée au New-Jersey.

La Corée du Nord exécute toujours plus de condamnés

Un flou persiste sur internet quand à cette affirmation. En effet, Kim Jong-un (3e de la « dynastie »), aurait depuis 2011 exécuté 70 personnes alors que son père, Kim Jong Il, seulement une dizaine lors de sa première année à la tête du pays. Difficile à certifier, puisque cette affirmation concernerait seulement les personnages importants.

De plus, Pyongyang n’admet que rarement les condamnations (donc les exécutions). Une des rares à l’avoir été est celle de l’oncle de l’actuel dirigeant, le vice-président de la Commission de défense nationale. Les sources extérieures ne sont pas toujours bien informées et le reconnaissent volontiers, comme le NIS coréen (service de renseignements de Corée du Sud) qui avait déclaré le 13 mai 2015 que le ministre nord-coréen de la Défense avait été tué au canon aérien ou au missile, tandis que le lendemain, ce même service est revenu sur ses déclarations impossibles à vérifier.

Enfin, un autre personnage : Ma Won-chun, directeur du bureau de planification de la Commission de défense nationale, a fait une apparition en public 11 mois après la précédente, alors que l’on croyait fermement à son décès.

La classe dirigeante est la seul à profiter d’un confort à l’occidentale

La capitale Pyongyang communique beaucoup aux yeux du monde sur son développement et ses avancées technologiques comme pour l’aéroport de la ville par exemple. Il semble que les choses évoluent lentement, mais une timide forme de société de consommation est en train de naitre, comme l’atteste cette vidéo, traitant de la 11ème Foire commerciale de Pyongyang.

Une somme d’idées reçues à relativiser et approfondir, certes, mais il semble que la situation en Corée du Nord ne change pas pour le commun des mortels, et le développement du pays basé depuis le début sur l’autosuffisance et l’indépendance nationale laisse les deux tiers de la population dans une pauvreté importante.

« Je me sens mal pour le peuple de Corée du Nord lorsque je vois de mes propres yeux qu’ils vivent sans électricité »

Comme un témoignage venu de l’espace, voici un cliché pris par l’astronaute Scott Kelly et publié sur Twitter le 26 septembre 2015, où l’on peut observer la péninsule coréenne. La Corée du Nord est plongée dans le noir, avec comme pour seul point lumineux, Pyongyang (flèche rouge), traduisant un fort contraste avec les voisins sud-coréens et chinois.

Sources : Les Échos – L’ÉquipeParis Match