Le ministre de la Ville et du Logement a annoncé, dimanche 29 mars, la mise à disposition de 5000 chambres d’hôtels supplémentaires pour permettre aux sans-abri de se confiner pendant l’épidémie. Il a également précisé qu’une enveloppe de 50 millions d’euros serait débloquée “pour augmenter les capacités d’hébergement d’urgence en temps de crise.” 2000 chambres d’hôtels avaient été réquisitionnées la semaine dernière.
Entre 600 et 900 personnes sans abri malades
En France, 1300 places réparties dans 40 centres d’hébergement peuvent accueillir des sans-abri atteints par le covid-19 dont l’état ne nécessite pas d’hospitalisation, d’après un communiqué de l’AFP.
“Un peu plus de 600 cas de SDF contaminés sont recensés dans l’ensemble des centres d’hébergement d’urgence en France, qui comptent 157.000 places au total”, a précisé le ministère à l’AFP.
250 000 personnes sans domicile fixe en France
Le 25ème rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre nous avait déjà appris en janvier que la France compte désormais 4 millions de personnes mal logées dont 250 000 personnes sans domicile. Pour l’Insee, les sans domicile “peuvent être sans abri, en habitation de fortune, en hébergement collectif, à l’hôtel, en CADA ou hébergés dans un logement associatif.”
Toujours en début d’année, Le Monde alertait déjà sur la situation : “cet hiver 2020, malgré les 11 000 nouvelles places, dont 4 000 en Ile-de-France, les capacités d’hébergement des sans-abri arrivent à saturation.” En Ile-de-France, 48 000 personnes dont 22 000 enfants ont dormi dans des hôtels économiques réquisitionnés par le Samu Social de Paris.
Acheter des logements ou continuer à louer des chambres d’hôtel ?
D’après les associations humanitaires, il faudra régulariser la situation des parents dont les enfants sont scolarisés en France et qui ne seront donc pas reconduits à la frontière. Bruno Morel, directeur général d’Emmaüs Solidarité, s’était insurgé dans Le Monde en janvier : “A 18 euros par nuit et par personne, soit 52 000 euros par an pour une famille de huit personnes, on pourrait, avec le même argent, financer l’achat d’un vrai logement”.
Julien Denormandie a précisé dimanche que “s’il faut aller plus loin, nous irons plus loin” car “la solidarité ne doit pas être une victime du Covid-19”.
Avec cette nouvelle enveloppe de 50 millions d’euros, le gouvernement pourrait acheter ou réquisitionner sur le champ des résidences secondaires ou des logements inhabités. En échange de la réquisition, on pourrait imaginer un système de défiscalisation pour les propriétaires.
Après la fin du confinement, des associations de réinsertion professionnelle pourraient continuer à aider les personnes hébergées à trouver un emploi et à devenir autonomes.
Les associations humanitaires ont besoin de dons
Le gouvernement a prolongé la trêve hivernale jusqu’à fin mai, suspendant ainsi les expulsions des personnes logées en centres d’hébergement d’urgence pendant l’hiver. Malgré ces mesures, les associations humanitaires et de lutte contre l’exclusion ont plus que jamais besoin de dons pour loger et nourrir les sans abri ou les plus modestes.
Le 26 mars, la Croix-Rouge a lancé un appel aux dons dans l’espoir de rassembler 825 millions de dollars pour venir en aide aux populations les plus vulnérables face à la pandémie de Covid-19.
Le mal logement en infographies
Ces infographies ont été réalisées par la Fondation Abbé Pierre pour permettre de mieux comprendre la situation du mal-logement et des sans abri en France.
Sources : Huffington Post, Fondation Abbé Pierre, Le Parisien
Auteur : Coline Mionnet
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