Les épisodes de canicule de cet été ne sont pas restés sans susciter quelques réactions chez des clients de supermarchés. Ces derniers se sont en effet interrogés sur les risques potentiels que comporte le stockage de bouteilles d’eau en plein soleil.
Que dit la réglementation ?
Un peu partout en France, durant les épisodes de canicule, des clients de supermarchés et autres supérettes ont été quelque peu choqués. La raison de cette indignation ? La crainte liée au stockage de palettes d’eaux minérales à l’extérieur sous le soleil et la chaleur. Le contenu de ces bouteilles serait en effet devenu impropre à la consommation. Pourtant, selon 60 millions de consommateurs, l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France indique qu’il n’existe pas de conditions précises de stockage des eaux conditionnées.
Cependant, la Fédération européenne des eaux embouteillées (EFBW) est à l’origine d’un guide des bonnes pratiques d’hygiène publié en 2012. Or, ce document recommande aux vendeurs de ne pas stocker leurs produits à l’extérieur. En revanche, le stockage en plein air est accepté si les bouteilles sont emballées dans du film plastique et si sa durée est inférieure à 24 heures. Pour la Maison des Eaux Minérales Naturelles représentant les entreprises du secteur, il n’y a aucun risque sanitaire. Du coté de l’ARS d’Île-de-France, on évoque d’ailleurs l’absence de cas rapportés de problème sanitaire résultant de l’exposition à la chaleur et/ou à la lumière de l’eau en bouteille.
La migration de composés plastiques
Les bouteilles sont en PET, c’est-à-dire en polytéréphtalate d’éthylène. Or, comme c’est le cas de tous les produits plastiques, la migration vers l’aliment ne doit pas dépasser 60 mg par kilo. Il s’agit d’une limite de migration globale soumise au règlement UE 10/2011 que le fabricant doit respecter.
Chercheur à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), Olivier Vitrac estime pourtant que les risques supplémentaires sont faibles. Selon lui, laisser une bouteille d’eau pendant 10 jours à 45 °C au lieu de 25 °C en période de canicule revient à ajouter 90 jours de contact entre l’eau et le plastique. Or, cela est plutôt dérisoire pour un produit valable plus d’une année et demie. Concernant les ultra-violets, ceux-ci ne dégradent que très faiblement le PET, même après des mois d’exposition. En revanche, en ce qui concerne le PET recyclé, il existe plus de réserves. En effet, le PET utilisé dans le processus de recyclage contient potentiellement des contaminants non identifiés.
Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé publié le 22 août 2019, l’eau conditionnée contient néanmoins des micro-plastiques dans tous les cas, et ce, peu importe la température ou la présence de soleil sur les sites de stockage.
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